Une douleur blanche
Dans une ville portuaire à l’abandon, un homme coupé de son passé s’éprend d’une femme échappée d’un hôpital psychiatrique. Un roman atmosphérique sur les flux et reflux de la mémoire.
Âgé d’une trentaine d’années, le narrateur de ce roman rentre en France après un long séjour au Brésil. Sur la route qui le ramène vers sa ville natale, près de l’océan, en pleine nuit, il prend en stop une jeune femme à la beauté singulière et aux propos décousus. Ils se sépareront à l’entrée de la ville. Le narrateur découvre que sa mère est atteinte d’une maladie incurable. Il retrouve Karmel, l’autostoppeuse, errant dans le port, un lieu presque à l’abandon, très différent de celui que le jeune homme a connu. Son père, marin pêcheur, l’avait fréquenté avant de disparaître en mer – quand son fils était encore enfant. Entre Karmel et le narrateur, l’amour prendra des détours inattendus.
Comme toujours chez Jean-Luc Marty, la fiction est un prétexte pour décrire l’ « ailleurs » sous toutes ses formes : l’étrangeté que le narrateur porte à l’intérieur de lui-même ; la maladie de sa mère, faite de silences, puis d’une vie qui va se raconter ; l’ailleurs du Brésil, où le narrateur renaît aux gestes de son père à travers la pêche ; enfin l’ailleurs de Karmel, logé dans ses bois flottés récupérés sur les plages, qu’elle amasse dans un blockhaus pour en faire une œuvre d’art. Mais l’enjeu central de cette Douleur blanche est biencet ailleurs inexorable auquel chacun de nous est confronté au dernier jour de sa vie.
Jean-Luc Marty
Jean-Luc Marty est l'auteur de deux romans publiés aux Éditions Julliard : Rumba (2008) et La Dépression des Açores (2001). De 1993 à 2010, Jean-Luc Marty a été le rédacteur en chef du magazine Géo.