Une intrigue politique sur la corruption «des élites » sur fond de révolte populaire, c’est le cocktail explosif de cette dystopie empreinte d’une colère salutaire.

Dans une ville aux allures rétrofuturistes, la colère gronde, et ce climat d’insurrection générale inquiète le pouvoir qui s’emploie à exercer une violente répression. L’inspecteur Andrieux, fonctionnaire formaté et rigoureux d’une police autoritaire, se retrouve plongé malgré lui dans le cercle fermé de ceux qui dirigent l’État et la finance. Sur ordre du sénateur Jules de Clérivoit, Andrieux tente de rassembler les éléments susceptibles de compromettre M. Cartera, un financier qui dicte en coulisses sa conduite au gouvernement. Poursuivant ce fantôme, Andrieux découvre un milieu social dont il ignorait tout, et qui le dépasse complètement. À force d’allers-retours entre les classes populaires dont il est issu et les classes dirigeantes corrompues et déconnectées, il se forge peu à peu une conscience morale, puis politique, qui lui rend difficile l’obéissance aveugle. Sa prise de liberté lui coûtera la vie.

Dans cette fresque sociale, miroir à peine grossissant de notre époque, Arthur Nesnidal imagine une société au bord de l’implosion, scindée entre un peuple écrasé prêt à se soulever, et une classe politique sans foi ni loi. Un pamphlet littéraire écrit d’une plume virtuose.