Chevauchées
Rien ne destinait Frédéric Dion à devenir l’un des meilleurs spécialistes français du monde des chevaux. Il avait neuf ans et le hasard voulut qu’il passât quelques jours chez un de ses camarades dont les parents habitaient Deauville. La terrasse de leur appartement dominait le champ de courses et, pour la première fois, le jeune Frédéric vit des chevaux de près. Le coup de foudre fut instantané, la décision immédiatement prise: il vivrait avec les chevaux. Il devint lad, jockey, chroniqueur hippique à «Libération» (où il choisit son pseudonyme), puis écrivain (prix Médicis avec «Le Loup mongol»).
Homeric porte aux chevaux un intérêt qui dépasse largement la relation professionnelle. Il est convaincu que cet animal a joué un rôle déterminant dans l’histoire des hommes; que sa puissance, son charisme, sa fougue, sa sensibilité extrême lui permet d’incarner les désirs des hommes.
Dans ce recueil, l’auteur exprime superbement cette dimension onirique. Qu’il soit de course («Le Voltigeur du Maïpo»), de guerre («Morazarkan»), de trait («Fernand et Mathilde»), de boucherie («Vol de nuit à Romainville»), de compagnie («Petite étoile») ou même, tout simplement, de bois («Manège»), le cheval reste ce véhicule idéal qui permet aux hommes de chevaucher leurs rêves les plus fous.