Mariés depuis quinze ans, Paul et Marie ont deux enfants.
Paul est musicien et, tout en assumant les tâches ménagères, il compose ses mélodies dans leur maison de Normandie. Consultante internationale en ressources humaines, Marie passe son existence à courir les colloques et les congrès aux quatre coins de l’Europe.
Le couple traverse une passe difficile et, juste avant de partir pour un congrès, Marie jette à Paul au terme d’une scène particulièrement houleuse: «Je voudrais que tu passes quarante-huit heures dans ma peau.»
Ce soir-là, la lune est pleine et le ciel d’une couleur étrange.
Le lendemain matin, Paul se retrouve dans la peau de Marie et Marie dans celle de Paul. Curieuse, étonnante, excitante, terrifiante expérience…
Chacun fait d’abord l’expérience d’un corps différent, avec des sensations et des pensées étrangères. Puis, Paul et Marie réalisent tout ce qu’ils ne se sont jamais dit. Ils vont découvrir en même temps qu’ils ne savent pratiquement rien de l’ordinaire de leur existence réciproque et qu’ils ne connaissent ni leurs rêves, ni leurs fantasmes, ni leurs détresses. Marie découvre, non sans stupeur, que Paul est un séducteur patenté qui brise le coeur des femmes. Elle mesure aussi la profondeur de ses angoisses. Paul, dans la peau désirable de Marie, se retrouve dans les bras d’un bellâtre, et sent avec effroi le désir que cet homme suscite dans le corps de sa femme.
Avec beaucoup d’habileté et de brio, Frédéric Lasaygues mène sa comédie d’un train d’enfer et démontre, avec tendresse et drôlerie, qu’au-delà des détails superflus, les gens qui s’aiment savent très profondément ce qu’ils ont besoin de savoir pour créer des liens indissolubles.