De la difficulté d’évoquer Dieu dans un monde qui pense ne pas en avoir besoin
Cardinal Oscar Rodriguez MaradiagaDe la difficulté d’évoquer Dieu dans un monde qui pense ne pas en avoir besoin
Il parle cinq langues, joue d’autant d’instruments de musique, serait devenu pilote de ligne si sa vocation sacerdotale n’avait été la plus forte, et ignore la langue de bois : nommé premier cardinal du Honduras en 2001 par Jean-Paul II, Oscar Rodríguez Maradiaga n’est pas un homme d’Église comme les autres.
Qu’il prêche dans sa paroisse le dimanche contre la corruption qui gangrène son pays ou qu’il aille convaincre les grands de ce monde, au G8 ou à la tribune de l’ONU, de l’urgence de révolutionner les rapports Nord-Sud, la lutte contre la pauvreté est le combat de sa vie au service de Dieu. Et c’est un combattant infatigable, très engagé sur la question sociale par laquelle passe, selon lui, l’avenir du monde mais aussi de l’Église, que l’on découvre dans ces entretiens exclusifs accordés au journaliste Éric Valmir.
Connaissez-vous beaucoup de prêtres qui décident de suivre une formation en psychologie clinique pour venir en aide aux plus désespérés de leurs concitoyens ? Oscar Rodríguez Maradiaga est ainsi : à la fois capable de nous entraîner dans une discussion théologique des plus pointues sur Vatican II et de s’attaquer de la manière la plus pragmatique aux problèmes sociaux, moraux et affectifs de ceux dont il a la charge. À la fois fidèle aux dogmes de l’Église et capable de les bousculer dans ses mots et dans ses actes. Quels que soient les thèmes abordés, et sans esquiver la « difficulté d’évoquer Dieu dans un monde qui pense ne pas en avoir besoin », sa foi et ses convictions, ses colères et ses espoirs donnent de notre époque une lecture passionnante et souvent pertinente.
Cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga
Oscar Rodríguez Maradiaga est âgé de soixante-cinq ans. Archevêque de Tegucigalpa, la capitale du Honduras, il partage son temps entre ses fonctions ecclésiastiques et son action pour Caritas International, dont il a été élu président en juin 2007.
Correspondant permanent de Radio France à Rome, Éric Valmir a quarante ans. Il a publié chez Robert Laffont un premier roman, Toute une nuit, en 2005.