Dear American Airlines

Auteur

Traducteur


Parution: 26Mars 2012
Pages: 272
Format: 120mm x 210mm
Prix: 29.95 $
ISBN: 9782841115907


Dear American Airlines

Traducteur

Désespéré, à bout de nerfs, un bloc de papier posé en équilibre sur son sac à dos, Benjamin R. Ford aurait voulu éviter de devoir brosser son propre portrait… A cinquante-trois ans, il a aussi prodigieusement raté sa carrière de poète que réussi celle d’alcoolique ; ses nuits héroïques de mondanité littéraire ne peuplent que ses rêves sur canapé clic-clac, il survit dans un trois-pièces sordide grâce à ses traductions, et les femmes de sa vie ont toutes claqué la porte, sauf sa mère, qui est schizophrène, impotente et sous sa responsabilité ! Benjamin R. Ford, dit Bennie, aurait également souhaité ne pas rendre de comptes sur le voyage qu’il entreprend, de New York à Los Angeles, mais le vol en correspondance étant retardé depuis des heures, il est bloqué à l’aéroport de Chicago, bouillant de colère et de frustration : cette fois, si sa dernière chance de ne pas complètement rater sa vie est en train de lui filer sous le nez, c’est uniquement la faute d’American Airlines, et par conséquent, il va le leur faire savoir ! Le retard de cet avion n’est pas un contretemps : c’est un drame, une tragédie aux conséquences irrattrapables. Car assister à la cérémonie de mariage de sa fille, Stella, était le seul espoir de Bennie d’établir enfin un semblant de relation avec elle, de se faire pardonner son absence, d’assumer son rôle de père avec une bonne vingtaine années de retard, de devenir enfin un homme, de prendre un nouveau départ… Or, précisément, ce départ est déprogrammé par la scandaleuse incompétence d’une compagnie aérienne ! Ce qui commence comme une lettre de réclamation pour obtenir le remboursement d’un billet à 392,68$ prend peu à peu la forme d’une confession emportée, furieuse et drôlissime, où tous les échecs d’une vie dansent une bacchanale frénétique pour être revisités dans une ultime tentative de libération.

Jouant cartes sur table, Jonathan Miles n’a pas choisi d’écrire un roman sous forme de lettre, mais une lettre sous forme de roman : il est hanté par la question de la temporalité, de l’utilité du courrier, du mystérieux accueil que lui réservera son destinataire. Son style chaloupé, coupé dans son premier élan, et reprenant résolument sa verve dans de longues phrases aux incises rythmiques, passe du registre littéraire soutenu au dialogue le plus aérien. La mise en abîme de l’écriture épistolaire dans le travail de traduction de Bennie surprendra le lecteur par son habileté et son originalité. Miles nous prouve, dès ce premier roman, qu’il écarte d’emblée toute facilité : courrier administratif détourné, Dear American Airlines montre comment l’écriture romanesque la plus créative a tout à gagner d’une forme épistolaire ici exploitée avec une imagination, une verve et une énergie exceptionnelles.

AUTEUR

Jonathan Miles

Né en 1971, Jonathan Miles fuit Phoenix et son foyer à dix-sept ans. Il passe une bonne partie de sa jeunesse dans le Mississipi, où il trouve refuge auprès de l'écrivain Larry Brown, dont l'influence sera sur lui déterminante. Passionné de poésie, il suit en fanatique, à plusieurs reprises le même séminaire de Barry Hannah, dont l'enseignement le marque également et renforce sa vocation littéraire. Après avoir multiplié les petits boulots, depuis musicien de blues à barman en passant par jardinier, il se décide à faire le grand saut et s'installe à New York, où il devient journaliste. Critique littéraire pour Men's Journal, il publie de nombreux essais de creative non-fiction, si remarqués qu'ils sont repris par les célèbres anthologies Best American Crime Writing et Best American Sport Writing. Collaborateur du très glamour GQ, du très satirique New York Observer, de la très prestigieuse New York Times Book Review, il a longtemps tenu le rôle de cocktail columnist au New York Times. Il vit actuellement dans une ferme du New Jersey où il achève son deuxième roman, aussi ambitieux et inattendu que le premier. L'idée de Dear American Airlines a germé dans son esprit il y a quelques années, quand il s'est lui-même retrouvé bloqué durant huit heures à l'aéroport de Chicago O'Hare, « pour des raisons météorologiques ». Ce jour-là, tout en scrutant vainement un quelconque nuage dans un ciel azuré au soleil étincelant, maudissant la compagnie aérienne qui lui volait son temps et se payait sa tête, il s'est misà écrire. Ce premier roman lui a valu un grand succès auprès du public et une déclaration d'amour enthousiaste de la critique.

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