Éloge du voyage
Sébastien de Courtois est né grand voyageur. À l’instar de son ami et compagnon de route Sylvain Tesson, le voyage est pour lui une longue plongée intérieure d’où l’on n’est pas sûr de revenir… Certains, les « ensablés », y sont d’ailleurs restés.
Sébastien de Courtois est parti en Afrique sans aucune volonté de défi ou d’exploit. Il est même de ceux qui les fuient. Sa démarche ? Laisser surgir le choc du dépaysement. S’ouvrir au monde et à ses habitants, écouter, observer, rencontrer, retrouver le temps long, la fatigue physique provoquée par la marche, les nuits difficiles.
C’est ainsi ouvert au monde, à Djibouti, ce bout de désert au bord de la mer Rouge, que l’auteur a croisé le chemin d’Arthur Rimbaud l’Africain. Après une longue errance, le poète a passé ses dix dernières années en Afrique de l’Est. Il y a cherché la vie hors des livres, hors de sa propre littérature, pour continuer à « danser sa vie », selon ses mots. Il y a développé dans la solitude une activité commerciale entre le Yémen, Djibouti et le royaume d’Éthiopie, en vendant du café, de l’ivoire, de l’or, des produits manufacturés, et des armes.
Sébastien de Courtois a suivi ses traces, jusqu’à Alexandrie, retrouvé les vestiges de son passage, ressenti ses tourments. Il superpose avec beaucoup de talent l’Afrique d’alors et la nouvelle, celle qu’il vit et celle des livres, persuadé que les remèdes du moment sont autant à chercher dans l’expérience vécue que dans la littérature. Et il confirme ainsi cette certitude que chacun possède une histoire universelle.
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Sébastien de Courtois
Sébastien de Courtois vit entre Paris et Istanbul, d'où il produit et anime des émissions religieuses pour France Culture. Membre de la Société des explorateurs français et spécialiste des chrétiens d'Orient, il est l'auteur de Périple en Turquie chrétienne (Presses de la Renaissance, 2009), Le Nouveau Défi des chrétiens d'Orient, d'Istanbul à Bagdad (JC Lattès, 2009) et de Les Derniers Araméens (2004 et 2007, La Table Ronde).