Sur un monde fort civilisé, Devanta, s’affrontent le Bon, la Brute et le Truand. Le Bon, c’est Blaine Donne. Ancien membre des services spéciaux chargés d’assurer un minimum d’ordre et de liberté dans la Galaxie humaine, ayant conservé de redoutables capacités à l’action et l’équipement adéquat, Donne est devenu une sorte de « privé ». Moyennant finances, il enquête grâce à sa maîtrise de l’informatique et à ses relations. Il est aussi l’Ombre et emploie ses talents à protéger le faible et l’orphelin à travers les nuits de Devanta et de Thurene, qa capitale aux allures de Nouveau Paris.
La Brute, ce sont les frères Eloi qui, après avoir construit sans scrupules un empire du divertissement, ont décidé d’investir dans un projet beaucoup plus ambitieux.
Le Truand, c’est Judeon Maraniss, physicien sans génie, qui en détournant quelques technologies connues ou volées entreprend de créer un univers-bulle, Elyseum, distinct du nôtre mais qui s’enflera aux dépens de celui-ci, condamné. Il le crée officiellement pour les frères Eloi parce qu’il a besoin de leur financement, mais il a bien l’intention de conserver ce paradis pour lui seul.
Donne se voit confier plusieurs missions dont la plus étrange concerne sans lien apparent un mystérieux projet Elyseum, les frères Eloi et Maraniss…
L’intrigue principale est un prétexte à développer le tableau ironique d’un monde aristocratique inégalitaire et raffiné et finalement très vivable. Une bonne partie de l’intérêt du roman réside dans les détails et jusque dans les épigrammes cryptiques en tête de chapitre qui évoquent ceux de Jack Vance et de Frank Herbert, et dans des allusions plus ou moins déguisées à de grandes oeuvres de la science-fiction ou de la poésie. Ce mélange de conventions assumées, d’allusions et d’inventions est jubilatoire.