Une rétrospective importante de l’oeuvre de Francis Picabia (1879-1953) sera présentée au Musée d’art moderne de la Ville de Paris du 8 novembre 2002 au 16 mars 2003. Elle commémorera le cinquantième anniversaire de la disparition de celui dont l’art se caractérise par une alternance déroutante des styles et des manières.Mais Picabia écrivit également de nombreux textes et poèmes, notamment lors de sa période Dada. Ils furent repris dans des recueils, voire dans de minces plaquettes à tirages confidentiels. En 1960, l’ensemble des écrits fut publié chez Belfond-Losfeld par Michel Sanouillet. C’est en 1966 que Pierre de Massot, poète lui-même et ami de quarante ans de Picabia, publia une monographie dans les «Poètes d’aujourd’hui», avec un choix de textes important, une bibliographie et une iconographie. Plus de trente-cinq ans plus tard, ce volume confirme l’opinion d’André Breton: «Picabia demeure le maître de la surprise, de cette surprise qu’Apollinaire tint pour le “Grand ressort nouveau”. La surprise commande, en effet, toute la notion du “moderne” au seul sens acceptable de préhension, de happement du futur dans le présent.»