Idaho, hiver 73
Automne 1973. Ballotté par la vie, le jeune narrateur part se remettre sur de bons rails en passant une année en tant qu’«exchange student» dans une famille de l’Idaho, au pied des Rocheuses. C’est l’Amérique profonde, puritaine, saine. Du haut de ses seize ans, doté d’un esprit critique aiguisé et d’une belle ironie, il observe sans complexes la famille – apparemment – modèle qui l’accueille.Ricki, le père, est policier, sa femme, Joyce, adjointe du shérif, et leurs deux filles incarnent le parfait cliché auquel s’attendait le jeune garçon. Le Frenchie joue le jeu, au collège comme dans la famille, sauf qu’il trimballe une inaptitude au bonheur, contrariée par un appétit de vivre qui le rend un peu brouillon aussi bien à la «high school» que dans le cadre familial. Là, plus qu’ailleurs, son esprit critique en fait un individu dangereux pour la conscience verrouillée de ses hôtes.Joyce, si gaie et si désenchantée, cède à la tentation et devient sa maîtresse. Est-ce un jeu? Rick l’a trompée, avec une belle-soeur – ce que toute la famille sait et tait – et elle lui doit une revanche, cela est convenu entre eux. Mais jusqu’alors, la revanche restait virtuelle, une blague entre bons époux réconciliés. Pourtant, Rick, ébranlé, pour se venger, va se livrer à un jeu pervers, tour à tour masochiste, manipulateur, agressif…«Idaho, hiver 73» est un récit noir où la tendresse affleure à tout moment; une écriture violente et généreuse qui conquiert le lecteur, un roman fort en images.
Antoine Lacomblez
Diplômé de l'Idhec, Antoine Lacomblez devient scénariste et écrit notamment pour Alexandre Arcady, Damien Odoul, Diane Kurys, Emilio Pacull, Youcef Hamidi... Il est aussi l'auteur du scénario d'Oriane, avec Finna Torres, caméra d'or à Cannes en 1985. Il a publié en janvier 2002 un récit poétique, Guratik Anilor, aux éditions Séguier. Il a quarante-cinq ans, vit à Paris et s'est inspiré d'un épisode de sa vie pour Hidaho, hiver 73.