L’Almanach des vertiges
PRAGUE, automne 1787. Casanova, parvenu au seuil de la vieillesse, commence l’édition de ses Mémoires. Au même instant, Mozart achève la création de Don Giovanni et transforme l’opéra-bouffe en drame de la faute et la rédemption. Casanova est ulcéré par cette vision noire du mythe de Don Juan : un viol est au coeur du drame. Pour lui, jamais Don Juan ne sera un violeur car sa puissance et sa raison d’être résident dans la séduction. Il affronte Mozart, tente de changer le livret, incapable de percevoir la tension spirituelle de cette oeuvre qui révolutionne la musique de son temps.
PRAGUE, automne 2006, année Mozart. Venue passer une semaine d’amour à Prague, Juliette est aussitôt délaissée par son nouvel amant, Franz. Pleine de honte et de colère, elle reprend vie auprès d’Angus Farel. Il la peint, lui fait traverser la musique de Don Giovanni et évoque pour elle l’affrontement entre Mozart et Casanova avec une telle vraisemblance qu’on pourrait croire qu’il l’a vécu. Parole et regard, armes du Don Juan éternel transcendées par l’art, rendent à Juliette beauté et désir.
L’anecdote de la rencontre de Casanova et Mozart a excité, depuis l’origine, l’imagination des historiens et des romanciers. J. -D. Baltassat en joue pour poser ces questions aux réponses incertaines : Pourquoi, aujourd’hui encore, sommes-nous émus par la musique de Don Giovanni ? L’art peut-il encore nous offrir l’apaisement dans le tourment de notre monde ?
Jean-Daniel Baltassat
Jean-Daniel Baltassat est l'auteur de La Falaise (1987), L'Orage des chiens (1987), La Peau de l'autre (1989), Bâtards (1991, Villa Médicis, prix Léonard-de-Vinci), tous publiés aux Éditions Bernard Barrault, ainsi que De beaux jours pour aimer (1994), Éditions Flammarion. Aux Éditions Robert Laffont, il a publié Le Galop de l'ange (1997, prix Jean D'Heurs du roman historique) et Le Valet de peinture, 2004.