Depuis le 11 septembre 2001, et exacerbé par la guerre en Irak, l’antiaméricanisme prend des formes de plus en plus violentes et caricaturales. Alors que les enjeux politiques du monde actuel sont radicalement nouveaux, la persistance obstinée d’un discours qui se nourrit au fond des mêmes préjugés rétrogrades et chauvins que ceux d’un Chateaubriand voyageant en «Amérique» à la fin du XVIIIe siècle s’avère démodée et inepte.L’«Antiaméricanisme» n’est pas un ouvrage de sociologie ni d’histoire des idées. Pierre Rigoulot «traque la niaiserie antiaméricaine» dans une série de thèmes ou d’accusations récurrents que l’on retrouve, et ce n’est pas un hasard, dans les discours d’extrême gauche comme d’extrême droite. «Les États-Unis n’ont pas de culture» ou «ils ont une culture dangereuse et mutilante»; «ils sont hésitants et isolationnistes» ou «ils sont interventionnistes et unilatéraux»; «ils sont asservis aux intérêts marchands» ou «ils sont des puritains messianiques»: on entend tout et son contraire dans la bouche des antiaméricains. Tout au long de cet essai provocateur et engagé, Pierre Rigoulot souligne ainsi la répétition stéréotypée de certains thèmes, leur nature caricaturale, la faiblesse des arguments et l’incohérence des images que suscite l’antiaméricanisme. Parce que selon lui la vague actuelle d’antiaméricanisme reflète une grave crise d’identité de la France, parce qu’il estime que les États-Unis, avec leurs imperfections, sont les seuls capables, ces prochaines années, de contrer la montée de l’islamisme radical et son hostilité aux démocraties, Pierre Rigoulot, avec un humour sarcastique, tord le cou à ces «vérités» sur les États-Unis, qui parlent bien plus de passion que de politique.