L’art est difficile
Pour qu’un critique littéraire compte dans l’histoire de son temps, il doit être doté de quelques solides défauts. Il lui faut des a priori, des mauvaises fois, de l’entêtement, des accès de méchante bile. Mais il lui faut évidemment beaucoup de qualités rares: une culture solide, un véritable amour des livres, un discernement, des convictions et un vrai style. Sainte-Beuve, Léautaud, Connoly, Nabokov étaient de cette race. Sans vouloir l’écraser sous ces comparaisons, on peut avancer que Jean-Baptiste Harang travaille dans cette dimension.
Depuis vingt ans qu’il officie à «Libération», Jean-Baptiste Harang a imposé avec beaucoup d’élégance une forme de critique très exigeante. L’autopsie du texte ne pouvant se disjoindre d’une connaissance approfondie de son auteur, il a souvent couplé dans un même numéro du supplément littéraire la critique du roman et l’interview du romancier. Ses choix sont connus, défendus, argumentés, et il s’est constitué au fil des années une famille de lecteurs qui prennent un plaisir particulier à retrouver ses chroniques chaque semaine.
Pour ce livre, Jean-Baptiste Harang a choisi les chroniques qui lui paraissaient les plus pertinentes et qui pouvaient résister le mieux au temps, cet ennemi favori du critique (et de l’écrivain).
Jean-Baptiste Harang
Jean-Baptiste Harang est un écrivain et journaliste français né le 4 avril 1949 au « Riot », commune de Chaulgnes dans la Nièvre. Jean-Baptiste Harang est aussi lié à la commune de Dun-le-Palestel (Creuse), origine de sa famille paternelle. L'intrigue de son roman autobiographique La Chambre de la Stella se situe à Dun-le-Palestel.