L’Espionne de Tanger
Alors que la guerre civile espagnole vient d’éclater, Sira tombe amoureuse de Ramiro. Elle n’a pas vingt ans, et Ramiro la traite comme une déesse. Quand, sur un coup de tête, Ramiro décide de partir pour Tanger, Sira ne se pose pas de questions elle le suit, laissant sa mère dans Madrid en guerre. Au bout de quelques mois, Ramiro disparaît. Sira se retrouve seule en terre étrangère, sans un sou et avec une ardoise impressionnante dans l’hôtel de luxe où ils sont descendus. Fuyant la prison pour dettes, elle se réfugie à Tétouan, alors sous protectorat espagnol. Que va-t-elle devenir, sans amis et sans argent ? Pour s’en sortir elle n’a qu’un seul savoir, transmis par sa mère : la couture. À force de ténacité et de privations, elle parvient à monter un petit salon de couture. Quand la Deuxième Guerre mondiale est déclarée, elle est prête à offrir ses services aux épouses des Européens coincés au Maroc par les hostilités. Sira saisit sa chance lorsque Rosalinda, la jeune maîtresse de l’ambassadeur de Grande-Bretagne, a besoin de toute urgence d’une robe du soir pour sa première apparition publique. Sira lui confectionne une copie époustouflante d’une robe de Fortuny. Dès lors, elle est propulsée dans le monde luxueux des riches expatriées, dans les fêtes où se nouent et se dénouent les alliances secrètes entre l’Allemagne et l’Espagne. Rosalinda, excentrique maîtresse d’un haut dignitaire espagnol, souhaite de toutes ses forces empêcher le rapprochement entre l’Allemagne nazie et l’Espagne franquiste. Suivant les ordres du séduisant Marcus, agent de sa Très Gracieuse Majesté et officiellement photographe de presse, elle propose à Sira de lui rapporter les propos tenus par ses clientes allemandes : ce que font leurs maris, qui ils fréquentent et ce qui se dit dans la communauté allemande. Sira met au point un très ingénieux système pour communiquer avec les Anglais : dans ses patrons de couture, qu’elle dessine elle-même, elle introduit des messages codés en morse. Bientôt, de plus en plus impliquée dans son travail clandestin, Sira voyage entre Tétouan, Tanger, Madrid et Lisbonne, apparemment pour acheter des tissus, en vérité pour servir de messagère aux agents britanniques. Mais la guerre des espions n’est pas un jeu d’enfants. Sira met sa vie en danger. La seule personne assez puissante pour l’aider est Rosalinda, elle-même sous haute surveillance. Quant à Marcus, il semble jouer un double jeu.
María Dueñas
L’Espionne de Tanger (Robert Laffont, 2011), le premier roman de María Deñas, a été un énorme succès en Espagne (deux millions d’exemplaires vendus) et dans le monde entier. Il a été traduit en plus de vingt langues. Dès sa sortie, Demain à Santa Cecilia a rencontré le même succès international et ses droits ont été vendus dans quinze pays.