L’Homme qui en savait trop
L’IA (Intelligence Artificielle) domine le monde. Mais elle a une obsession : réhabiliter la mémoire de son père, Alan Turing. Pour cela, il lui faut établir la preuve qu’il ne s’est pas suicidé, mais qu’il a été assassiné. Elle ne laissera aucun répit à Sergey Brin, son patron (le patron de Google), tant qu’il n’acceptera pas de l’aider dans son enquête. Peu importent le temps et les moyens que cela prendra…
En décodant Enigma, la machine de cryptage des forces allemandes, fierté du régime hitlérien sur laquelle les services secrets alliés se cassaient les dents, Alan Turing, génial mathématicien anglais embauché par Churchill, a largement influé sur le cours de l’Histoire. En créant l’ordinateur, il a inventé le futur. Véritable héros de guerre, père spirituel de Steve Jobs, précurseur dès 1950 des débats controversés sur l’intelligence artificielle (avec le « test de Turing »), il reste pourtant largement méconnu du grand public. Or la vie de ce jeune homosexuel au QI exceptionnel, mort d’empoisonnement au cyanure dans des circonstances suspectes en 1954, en pleine guerre froide, peu après avoir dû accepter la castration chimique pour échapper à la prison, est un véritable roman. Un thriller, même, où se croisent Churchill, Eisenhower, Hitler, Truman, Staline, les espions de Cambridge, de Gaulle, et jusqu’à l’ombre inquiétante de John Edgar Hoover. Traité comme un renégat par sa propre partie, quand il aurait mérité les honneurs d’un héros national, il n’a été gracié par la reine que fin 2013, près de cinquante ans après sa disparition. Jusque très récemment, la version officielle de sa mort a conclu au suicide. Aujourd’hui, cette version commence à être remise en cause : dans l’Angleterre puritaine et ultraconservatrice de l’après-guerre, influencée par le maccarthysme américain, qui avait intérêt à faire éliminer Turing, l’homme qui en savait trop ?
Et si l’IA avait raison ?
2015, année Turing ? Alors que sort sur les écrans The Imitation Game, le premier film qui lui est consacré, avec Benedict Cumberbatch dans le rôle principal, Laurent Alexandre et David Angevin nous entraînent, avec la complicité romanesque de Sergey Brin, à la découverte de ce destin hors du commun. Un « biopic » extrêmement documenté qui se dévore comme un page-turner.
David Angevin
David Angevin est romancier et journaliste, spécialiste des États-Unis et des nouvelles technologies. Auteur de nombreux livres, il a cosigné avec Laurent Alexandre les romans Google Démocratie et Adrian humain 2.0 (Naïve Livres).
Laurent Alexandre
Laurent Alexandre est médecin, énarque, président de DNA Vision. Expert des nouvelles technologies médicales, il est l'auteur du livre La Mort de la mort (JC Lattès).