L’Inconstance des démons
« Dans la première partie de ma vie, je fus heureux. » C’est ainsi que Nikolau Aztera commence son récit. Jeune neurologue, Nikolau s’installe avec son épouse et leur enfant unique à Saint-Jean-de-Luz. À l’âge de quinze ans, son fils disparaît inexplicablement. Peu après, sa femme meurt de chagrin. Nikolau abandonne alors la médecine et se retire dans le village d’Ossès, en Basse-Navarre. Il transforme sa passion pour la bibliophilie en métier, devenant antiquaire de livres, dans ce qu’il envisage comme une retraite du monde, et une attente de la mort. Or un jour il reçoit la visite d’une dame dont le fils adolescent subit depuis peu des crises effrayantes, où il semble dialoguer dans un basque archaïque avec une voix parlant un français étrange. Elle demande à Nikolau de l’aider. L’enquête va le plonger dans l’abîme d’un mystère où sa vie prendra un nouveau sens.
Ce roman, qui comporte une énigme, des crimes, et un véritable suspense, s’ouvre également sur des voies spirituelles et, à travers les plaisirs du récit policier, s’offre comme une réflexion sur le Mal et la grâce. Il soulève aussi, dans le cadre précis du Pays basque, la question générale du passé historique comme force du présent évoquant les grands procès en sorcellerie du début du XVIIe siècle et la caste des cagots.
Eugène Green
Eugène Green, né en 1947 aux États-Unis, a fait de la langue française sa patrie d'adoption. Metteur en scène, cinéaste, essayiste et romancier, il a publié son premier roman, La Reconstruction, chez Actes Sud en 2008, puis ont suivi chez Gallimard La Bataille de Roncevaux (2009), La Communauté universelle (2011), Les Atticistes (2012)... et des essais ? La Parole baroque (2001), Présences : essai sur la nature du cinéma (2003)... Il a reçu le prix Louis-Delluc pour son premier long métrage, Toutes les nuits (2001), et a réalisé cinq films, dont Le Pont des Arts (2004) et La Sapienza (2015).