La nuit de Faraman
Histoire ancienne, histoire actuelle…Faraman est une ville lagunaire entre la mer, les étangs et le fleuve – ce pourrait être une ville proche de la Camargue, Nîmes, par exemple, patrie de Christian Liger. Une ville très ancienne, très raffinée, très mystérieuse aussi : comme si, sous l’insouciance et le bonheur facile d’une cité méditerranéenne, sommeillait quelque secret : le secret de Faraman – la nuit de Faraman. Venu de Ferrare, un étudiant italien, Marco, s’installe à Faraman. On le voit beaucoup à la bibliothèque municipale où il se penche sur les document anciens et les journaux vieux d’un siècle : courtois, sympathique, il fait parler les gens dans les bars, sur le port, dans les salons ; il parcourt les chemins des marais. Que cherche-t-il ? Il assure préparer une thèse sur les flux migratoires dans le sud de la France dans la deuxième partie du XIXe siècle. Mais encore ?Un vieux médecin érudit, une des figures de la ville – c’est lui qui raconte l’histoire – observe le jeune homme, d’abord curieux, puis inquiet : et si Marco, à force d’enquêter, ramenait au grand jour les événements qui ont marqué la nuit du 4 août 1895 à Faraman ? Ces événements, connus de tous dans la ville, puisque chaque famille y a pris part, seuls les gens de Faraman peuvent les comprendre : c’est leur exploit secret, leur titre de gloire, mais qu’ils taisent. Et voilà que l’enquête de Marco vient remuer ces cendres toujours chaudes ! Le narrateur, qui sait tout de sa ville, qui en perçoit tous les mouvements secrets, prend peur. Et ce que l’on pouvait redouter se produit : la fièvre s’empare de Faraman, les descendants des tristes héros s’enflamment. On découvre un, deux, trois meurtres mystérieux. Et même les plus sages des sages de la ville, les membres de l’Académie, suscitent une manifestation de tout le peuple pour célébrer la nuit fameuse. À quoi s’oppose une contre-manifestation des lycéens, animée par la seconde fille du maire : l’ardente Lucie… Qu’en est-il désormais du bonheur de Faraman ?
Christian Liger
Essayiste, romancier (Le Roman de Rossel, La Nuit du Faraman), Christian Liger est aussi le « biographe » passionné de Nîmes, sa ville natale (Nîmes sans visa).