La servante écarlate – NE
La « servante écarlate », c’est Defred, une entreprise de salubrité publique à elle seule. En ces temps de dénatalité galopante, elle doit mettre au service de la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, son attribut le plus précieux : sa matrice. Vêtue de rouge écarlate, elle accomplit sa tâche comme une somnambule, et le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, d’échanger des confidences, de dépenser de l’argent, d’avoir un travail, un nom, des amants… Defred doit-elle céder à la révolte et tenter de corrompre le système ?
L’on pourrait qualifier La Servante écarlate de beaucoup de choses : féroce, engagé, lugubre… mais aussi pénétrant et terriblement sensé. Margaret Atwood y réussit l’exploit de transformer le bizarre, l’absurde et l’improbable en une nouvelle sorte de quotidien.
Margaret Atwood est un grand écrivain mais aussi, à plus d’un titre, un personnage qui fascine. Elle est connue pour ses prises de position humanitaires, écologistes et politiques. La Servante écarlate, cette « utopie négative » qui n’est pas sans rappeler 1984 de George Orwell, reste l’un de ses hauts faits d’armes dans le combat qu’elle a mené et continue de mener pour la femme. Sans doute son chef-d’œuvre.
Margaret Atwood
Margaret Atwood, née à Ottawa en 1939, est l’auteur d’une quarantaine de livres – fiction, poésie et essais critiques. Traduite dans cinquante langues, elle est l’une des plus grandes romancières de notre temps. Tous ses livres sont publiés aux éditions Robert Laffont dans la collection « Pavillons » : entre autres Le Temps du déluge (2012), La Servante écarlate (2005), Le Dernier Homme (2005, Booker Prize), Le Tueur aveugle (2002, Booker Prize) ou Captive (1998).