La vie passera comme un rêve
Son image est indissociable de la « montée des marches » qui fait tant rêver, chaque année sur la Croisette, dans la deuxième quinzaine de mai : depuis 1977, Gilles Jacob est l’âme du festival de Cannes. Il en a fait le premier festival du monde, devenant l’un des hommes les plus courtisés de la planète cinéma, et aussi sa cheville ouvrière. Mais il en est aussi l’un des plus secrets : la publication de ses Mémoires est donc un événement. Né en cinéphilie à l’âge de dix-huit ans pour ne plus jamais en sortir, ce grand amoureux du Septième art dit joliment qu’il a eu « deux vies : la biologique et la cinématographique, qui se sont toujours nourries l’une de l’autre telles deux soeurs jumelles ». Des souvenirs d’une enfance très marquée par la Deuxième Guerre mondiale (d’origine juive, il l’a vécue en partie caché dans un séminaire) au portrait sur le vif des plus grandes stars, de ses rencontres avec les monstres sacrés dans les coulisses de l’extraordinaire « foire aux vanités » qu’est le Festival de Cannes, son autobiographie est à l’image de cette « double vie » revendiquée : d’une rare élégance de style et de pensée, riche de scènes d’anthologie (la rencontre avec Pialat, les obsèques de Fellini, le tremblement de terre avec Clint Eastwood…) et servie par un générique éblouissant (Sharon Stone, Roman Polanski, Stanley Kubrick, Roberto Rossellini, Gérard Depardieu, Isabelle Huppert, Catherine Deneuve, Orson Welles, Alfred Hitchcock, Jack Nicholson, Woody Allen…).
Gilles Jacob
Gilles Jacob préside le festival de Cannes depuis 2000. Après La vie passera comme un rêve (Robert Laffont, 2009), Le Fantôme du capitaine est sa première correspondance imaginaire.