Le sermon sous la langue
Carole Darricarrère oscille entre la littérature, la photographie et les projets multimédia, appréhendés comme autant de formes parallèles de l’écriture. Elle s’est fait connaître par des publications en revues et des lectures publiques en France et à l’étranger. En 1999, le CNL lui a attribué une bourse d’encouragement à la création pour deux livres prometteurs: «La Tentation du bleu» (Farrago, 1999) et «Tectonique des plaques» (Comp’Act, 2001). Les différents aspects de son oeuvre sont largement traversés par le souvenir d’une enfance nomade et solaire, dans l’hémisphère sud, où elle est née et où elle a grandi. Elle dit volontiers de son travail qu’il est «obsessif», «pulsionnel», ou «instinctuel», et relève autant d’un remède contre la nostalgie et l’ennui fondamental que du désir d’assister à l’émergence possible d’un sens. Associant prose et lignes coupées, «Le Sermon sous la langue» tire sa force de la richesse et de la violence des images, mais aussi de la tension aux accents rimbaldiens, de la fièvre qui l’habite d’un bout à l’autre. Le lecteur voit les mots prendre corps en un ensemble mouvant, lyrique, complètement ouvert.