Le Serpent à plumes et autres oeuvres mexicaines
Le Serpent à plumes est l’un des plus grands romans qui aient été inspirés par le Mexique à un écrivain non mexicain ni latino-américain. Il demeure une oeuvre unique en son genre. Publié en 1926, Le Serpent à plumes est l’avant-dernier roman de D. H. Lawrence (1885-1930), antérieur de deux ans à son très célèbre Amant de lady Chatterley. L’histoire se déroule au Mexique, où Lawrence fit trois séjours lors des trois ans qu’il passa en Amérique du Nord (1922-1925). Kate, une Irlandaise en voyage, fait la connaissance de deux hommes, un érudit, Don Ramon, et un général, Don Cipriano, qui ont entrepris de créer une nouvelle religion, fondée sur le panthéon aztèque, et de réorganiser la société mexicaine selon cette nouvelle religion. Cette intrigue permet à Lawrence à la fois de brosser une fresque hautement colorée et luxuriante du Mexique des années 1920 et d’offrir une histoire dont la puissance et la violence sont à la mesure des dix ans de révolution et de guerre civile dont le Mexique sortait à peine lorsque Lawrence y séjourna. Les hymnes qui émaillent le roman sont au nombre des plus belles créations de Lawrence. Et les découvertes sensuelles de Kate préfigurent les grandes révélations érotiques de Constance Chatterley dans le roman qui fit scandale deux ans plus tard.
Ce volume contient également les principaux autres textes écrits par Lawrence en Amérique du Nord : Matinées mexicaines, un livre de voyage, ainsi que la trilogie L’Amazone fugitive, L’Etalon, La Princesse, qui porte à la fois sur le Mexique et le Nouveau-Mexique. Dans ces trois récits, D. H. Lawrence décrit, à chaque fois, une femme en quête de son destin, même si cette quête la conduit à la mort (L’Amazone fugitive), ou à une expérience traumatisante (La Princesse), avec une conclusion plus optimiste, malgré tout, dans L’Etalon, un des plus forts textes méconnus du grand écrivain.