Les langues paternelles
David n’a pas pleuré à la mort de son père. Lors de la veillée funèbre, auprès du corps froid de celui qu’il appelle « mon petit papa », il tente de trouver une chaleur filiale qu’il n’a jamais connue. Le père de David a fait un jour le choix de quitter sa famille. David va se construire dans le manque de ce père fantôme, au rythme de ses apparitions, disparitions. Devenu adulte, marié puis divorcé, David découvre qu’être un bon père, un vrai père, ne va pas de soi non plus. Serait-il devenu un père qui tente de faire le père, un père à part ? Serait-il passé, lui aussi, du côté des « pères qu’on tue » pour avoir fait le choix du départ ?
C’est avec une intelligence suraiguë que David Serge fait rejaillir ces langues paternelles qui construisent mais peuvent aussi détruire un enfant, un homme. En retrouvant les mots perdus, il s’autorise enfin à dire sans retenue l’indicible. Il nous délivre un ressenti si juste qu’il met à nu nos propres interrogations. Pour nous raconter son histoire, David Serge nous offre une véritable fronde de mots dont le rythme vous happe, vous absorbe. C’est une Langue violemment magnétique où s’entremêlent la voix du père et la voix du fils, passé et présent, rires et pleurs, pleins et déliés. Un livre tout aussi brutal qu’à fleur de mots ; un texte sans garde-fou d’une telle sincérité que l’auteur a fait le choix d’un pseudonyme pour protéger les siens. Parce que l’on a tous un père et que l’auteur dit ce qui ne se dit pas, la lecture de ce livre sera inoubliable pour beaucoup.Pour contacter l’auteur :
mailto:david_serge@voila.fr