Les petits succès sont un désastre
Quand elle ne traduit pas (c’est son métier), le passe-temps favori de Rose est de « (se) faire des romans » sur tout ce qui l’entoure, de préférence avec la « Pap’ Team », ses amis et voisins qu’elle retrouve régulièrement au Papillon, leur bistrot de Montmartre. Dans ses tiroirs traînent des dizaines de débuts d’histoires, toutes inachevées. Le jour où elle reçoit 60 000 euros en gagnant un jeu-concours sur Internet, Rose décide de se lancer (enfin !) et de prendre une année sabbatique pour consacrer à ses amis son premier vrai roman. Mais le livre, censé raconter la douceur de l’amitié et rendre hommage au plaisir de ce quotidien à la fois ordinaire et essentiel, aura au contraire pour conséquence de l’interrompre définitivement.
Dans Les petits succès sont un désastre, construits comme un puzzle où s’entremêlent le « vrai » et le « faux » et dont on découvre petit à petit le juste agencement, Sonia David affronte et déjoue avec malice le piège du premier roman autobiographique. Chronique d’une bande d’amis (mais le meilleur ami de Rose préciserait « En fait, c’est beaucoup plus compliqué que ça »), ce premier roman est aussi une réflexion sur l’écriture, une tentative de percer ce troublant dilemme du romancier : écrire, c’est forcément trahir…
Sonia David
Comme Rose, Sonia David vit à Montmartre – mais, contrairement à son héroïne, elle n'a jamais gagné 60 000 euros en remportant un jeu-concours sur Internet. Outre son mari (et les cigarettes), elle n'a que deux passions : lire et écrire, ce qu'elle fait depuis toujours. Dans la « vraie vie » elle est ainsi rédactrice journaliste, sous son vrai nom, Sonia Rachline, notamment pour Vogue. Romancière dans l'âme, se choisir un pseudo pour son passage à la fiction s'est imposé comme une évidence.