Les yeux d’Elsa
À la gloire de la femme aimée, Aragon, le dernier poète courtois, a composé ses plus merveilleux poèmes.
« Ma place de l’étoile, à moi, est dans mon coeur, et si vous voulez connaître le nom de l’étoile, mes poèmes suffisamment le livrent. »
Pétrarque a chanté Laure, Ronsard Hélène, Lamartine Elvire, c’est à Elsa qu’Aragon donne ses poèmes qui sont au nombre des plus beaux chants d’amour qu’un poète ait écrits.
La présente édition intègre la préface que Louis Arago rédigea en février 1942, ainsi que trois textes en prose particulièrement éclairants : « La Leçon de Ribérac », « La Rime en 1940 » et « Sur une définition de la poésie. »
Enrichie d’une postface de Lionel Ray et de documents iconographiques rarement publiés, elle est une invitation à lire, ou relire, l’une des oeuvres majeures de la poésie française.
Louis Aragon
Né à Paris en 1897, Louis Aragon manifeste très tôt un goût pour l'écriture. En 1917, il rencontre André Breton avec lequel il s'engage dans l'aventure surréaliste. La publication du roman intitulé Le Paysan de Paris (1926) fait de lui un écrivain d'avant-garde. À la fin des années 1920, il s'inscrit au parti communiste et rencontre Elsa Triolet, qui deviendra sa femme. Il s'éloigne alors du surréalisme et s'engage dans l'action politique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il entre dans la Résistance et publie clandestinement, aux côtés de Pierre Seghers, plusieurs recueils de poèmes. Après la Libération, Aragon poursuit son oeuvre romanesque et poétique tout en restant un écrivain engagé. Il meurt à Paris en 1982. Cinq de ses recueils ont été publiés aux Éditions Seghers. Née Natacha Huttner à Moscou et venue en 1914 à Paris, Dominique Arban est secrétaire de rédaction àL'École de la vie et àMarianne avant la Seconde Guerre mondiale. Après quatre années de clandestinité, elle collabore au journal Combat, dont elle assure ensuite la direction littéraire. Collaboratrice àFrance-Observateur, au Figaro littéraire, puis au Monde, Dominique Arban produit et anime de 1954 à 1968 une émission hebdomadaire intitulée « Étranger, mon ami » sur les ondes de l'ORTF. Spécialiste de Dostoïevski, elle traduit et publie, entre autres, sa monumentale correspondance. À la fin de sa vie, Dominique Arban rédigera ses Mémoires, Je me retournerai souvent... (Flammarion, 1990).