Ma vie rebelle
Le nom de la parlementaire hollandaise d’origine somalienne Ayaan Hirsi Ali s’est retrouvé sur les titres des médias du monde entier en novembre 2004 lorsque le réalisateur Théo Van Gogh, qui portait à l’écran son scénario Soumission, a été assassiné dans une rue d’Amsterdam. Avant de s’enfuir, le meurtrier a laissé sur le cadavre de sa victime une lettre de quatre pages adressée à Ayaan. Depuis ce jour, la vie de la jeune femme de trente-cinq ans a basculé. Côté lumière : une notoriété internationale qui lui a ouvert toutes les tribunes pour exposer ses idées courageuses sur la nécessité d’un mouvement des » Lumières » afin de transformer profondément l’islam. Côté ombre : les insultes et les menaces de mort permanentes, les gardes du corps. La vie sans répit d’une rebelle. En trente-cinq ans, Ayaan a déjà vécu plusieurs vies. Ce livre raconte son itinéraire – à la fois personnel et intellectuel – depuis sa naissance à Mogadiscio jusqu’au parlement néerlandais et la liste de Time Magazine des cent personnalités les plus influentes de la planète – de ses années de jeune pasionaria fondamentaliste à son engagement d' »athée musulmane ».Cette autobiographie n’est pas une histoire en noir et blanc, où de méchants musulmans battent des enfants infortunés. Elle raconte des femmes exceptionnelles et des hommes à la dignité profonde, dont la culture s’enracine dans de belles légendes nomadiques et les récits héroïques des ancêtres. Mais elle décrit sans complaisance la détresse d’une petite fille qui subit l’excision des mains de ceux à qui elle a été confiée, afin que sa pureté soit préservée. Elle peint les portraits de femmes qui croient que leur soumission à la violence des mâles les conduira au paradis. Elle raconte combien il est difficile de se débarrasser de ces deux anges coraniques qui, perchés sur l’épaule de chaque musulman, enregistrent chacun de ses actes et chacune de ses pensées. Elle nous rappelle la valeur de nos propres valeurs – celle de l’autonomie de l’individu, celle de la liberté d’expression – et qu’elles ne sont pas un acquis, mais un combat quotidien.Ce n’est pas le moindre des paradoxes qu’il nous faille les redécouvrir à leur vrai prix à travers les idées, l’expérience et le courage d’une femme venue de si loin.