Mémoire cavalière
Initié au théâtre à l’orée des années 1950, alors qu’il est encore au lycée, Philippe Noiret entre très jeune au TNP de Jean Vilar, inoubliable maître, qui le dirigera pendant six ans. Parallèlement, il débute au cinéma dans La Pointe courte (1954), le premier film d’Agnès Varda, mais c’est Zazie dans le métro, de Louis Malle, d’après le roman de Raymond Queneau, qui le révèle véritablement en 1960. Dès lors, bon an mal an, les tournages s’enchaînent, contribuant à faire de lui en quarante ans de carrière l’un des comédiens les plus populaires de sa génération, avec près de cent vingt films à son actif.
D’Alfred Hitchcock à Bertrand Tavernier, de Marco Ferreri à Simone Signoret, de Philippe de Broca à Jean Gabin, du Vieux fusil à Cinema Paradiso en passant par Catherine Deneuve, Romy Schneider ou Marcello Mastroianni, c’est toute l’histoire du cinéma des cinquante dernières années qui défile. Au fil de la plume, Philippe Noiret nous offre aussi le roman d’épanouissement d’un jeune homme français, qu’une très haute exigence artistique n’a jamais détourné d’une inlassable quête du bonheur, de la vie, des autres.
Avec ce livre-testament, méditation d’un homme engagé dans son dernier combat, Philippe Noiret a voulu dresser un bilan : celui d’une vie dédiée au jeu, à l’art, aux passions qui ont fait de lui, mieux qu’une star, un homme dont l’humanité nous bouleverse et continue de nous inspirer.