Moralistes du XVIIe siècle
« Nos vertus ne sont le plus souvent que des vices déguisés. » Le siècle de Louis XIV a poussé à sa plus haute expression l’art de la formule brève et percutante. À la cour, sur le passage du roi, l’on disposait d’un instant, et d’un seul, pour faire fortune ou pour
disparaître à jamais. Le trait d’esprit, le mot qui frappe ou parfois tue, la sentence, l’épigramme sont les produits d’une civilisation qui méprise les imbéciles et les médiocres. C’est l’époque de la cruelle poésie d’un Racine, de l’austère morale d’un Pascal, de l’indulgente clairvoyance d’un La Bruyère. Une époque du paraître aussi, et de la haute tenue. Jamais un Rousseau n’aurait pu dire : « Nous n’avouons nos défauts que par vanité. » L’originalité de ce livre est non seulement de réunir les trois moralistes les plus connus, La Rochefoucauld, Pascal et La Bruyère, mais de joindre à leurs oeuvres quantité d’autres textes moins connus, mais non moins percutants, de Mme de Sablé, de Jean Domat, de Dufresny et de beaucoup d’autres.
Sentences, maximes et pensées diverses – La Rochefoucauld : Maximes et Réflexions diverses – Abbé d’Ailly : Pensées diverses – Etienne de Vernage : Nouvelles Réflexions – Pascal : Pensées – Jean Domat : Pensées – Discours sur les passions de l’amour – La Bruyère : Les Caractères – Dufresny : Amusements sérieux et comiques.