Roxane l’éblouissante
«Dans une chambre silencieuse du vieux palais des Chighi – la villa Farnésine – au coeur du quartier du Trastevere, à Rome, j’ai longuement contemplé l’oeuvre célèbre du Sodome censée représenter, d’après une fresque antique aujourd’hui disparue, ces fameuses «Noces d’Alexandre et de Roxane». Parmi dorures et marbres, de petits envoyés d’Éros et un groupe servile entourent les mariés. Alexandre a le visage, les cheveux d’un ange de la Renaissance. Le peintre semble avoir voulu signaler l’ambiguïté du personnage. Héphestion, l’Ami de toujours, se tient en effet à sa gauche, près du porteur de flambeau. Plus vénitienne qu’orientale, enveloppée d’un voile transparent, Roxane reçoit la couronne des mains du jeune conquérant. La scène est douce, voluptueuse, pour une large part mystérieuse.»
Joséphine Dedet
Moins connue que l’étrange et terrifiante Olympias, la mère d’Alexandre, ou que Statyra, fille de Darius, sa seconde épouse, Roxane fut «la» femme que l’empereur macédonien, maître de l’Asie mineure, de la Syrie et de l’Égypte, aura aimée. Amante, confidente, c’est à Héphestion, l’Ami, l’amant, le double d’Alexandre, qu’elle doit ravir la première place auprès du «conquérant». Femme amoureuse, femme jalouse, femme confrontée à un monde de guerriers, femme rêveuse, femme fière…, c’est par la voix de Roxane que nous vivons ici les dernières années du règne extraordinaire d’Alexandre jusqu’à ce que, douze ans après la disparition de l’empereur, elle soit assassinée avec son fils…
Joséphine Dedet
Après un diplôme de l'Institut des sciences politiques et un troisième cycle de droit, Joséphine Dedet, fille de l'écrivain Christian Dedet, s'est tournée vers l'écriture et le journalisme. Elle collabore à la rubrique Culture du magazine «Jeune Afrique». Elle a publié en 1997 «Géraldine, reine des Albanais», biographie devenue un ouvrage de référence sur l'Albanie, aux éditions Critérion.