Si j’avais su que tu deviendrais si belle
Si j’avais su que tu deviendrais si belle
« Souviens-toi : ne rêve pas ta vie, vis tes rêves. »
Le récit d’un été particulier, en 1972, pour une habitante du quartier défavorisé d’Elephant Beach, à Long Island.
Katie Hanson, entourée de parents adoptifs aimants, fait partie de cette jeunesse qui regarde de loin le rêve américain, depuis sa petite rue de Comanche Street. Alors que commence son 18ème été, que les soirées rallongent et que les rues et la plage s’animent d’un joyeux tintamarre, Katie a le sentiment que sa vie reste en suspens. Ses pensées sont ailleurs, tournées vers Luke, le garçon qu’elle aime secrètement et qui revient, transformé, de deux ans au Vietnam.
Il y a pourtant de quoi la divertir et l’occuper: les confidences de ses meilleures amies, Liz et Nanny; l’accouchement de Ginger, et les soirées au bar de L’hôtel Starlight où le jukebox entonne les classiques de l’époque. Mitch, vétéran à la jambe de bois qui noie son traumatisme dans l’alcool, y a élu domicile. L’été finit par emporter Katie dans son tourbillon, mais le soir lorsqu’elle se couche, elle songe à sa mère qui l’a abandonnée et à Luke qui ne la voit pas.
Par son atmosphère chaude et intime, ses personnages nuancés et sincères, son écriture poétique et ses dialogues parfaitement maîtrisés, le roman de Judy Chicurel est un portrait évocateur et enrichissant d’une époque qui se veut révolue mais qui résonne encore en nous à bien des égards. Le décor d’Elephant Beach, est à l’image de cette période et de ces personnages, en pleine décadence, en plein contraste. Le temps est suspendu pendant deux mois de réflexion sur la route à prendre, sur ceux qui nous entourent et que l’on va quitter.
Katie est un formidable personnage de littérature qui porte cette histoire à bout de bras avec toute sa fragilité, entremêlée de force et de douceur, et sa fantaisie. Ce beau roman évoque un vieux Polaroïd aux couleurs défraîchies, chaudes et orangées, que l’on regarderait avec nostalgie et tendresse.