Stéphane Mallarmé
Après Arthur Rimbaud, Louis Aragon ou Philippe Jaccottet, Stéphane Mallarmé appartient au cercle restreint des écrivains qui entrent pour la seconde fois dans la collection «Poètes d’aujourd’hui». Trente ans après l’ouvrage de Pierre-Olivier Walzer, c’est à Patrick Laupin, essayiste et poète déjà publié aux éditions Seghers, qu’incombe la délicate tâche de consacrer une monographie à l’auteur des «Noces d’Hérodiade». Le regard que Patrick Laupin porte sur le poète puise son acuité dans la lecture de fragments posthumes, d’une richesse inouïe, qui constituent ce que l’on nomme Le Livre de Mallarmé. On sait que, pressentant venir sa mort, le poète demanda à sa femme et à sa fille de brûler son grand oeuvre, ce qu’elles firent, détruisant des milliers de pages inestimables. Mystérieusement cependant, des liasses de notes, des cahiers, des fragments furent conservés. Ces textes, méconnus et rarement convoqués par les commentateurs de Mallarmé, permettent aujourd’hui de cerner l’esprit dans lequel fut imaginé Le Livre, et nous révèlent un Mallarmé ignoré de l’histoire littéraire. Loin des analyses qui ont accrédité l’image détestable d’un poète ésotérique et illisible, Patrick Laupin nous fait découvrir le projet d’un homme épris d’absolu, qui entendait libérer l’humain du despotisme inconscient et de la communication bavarde.