Cinquante jours de confinement, le chemin de l’angoisse vers l’espoir…

Un récit littéraire au cœur de la tourmente.

Tout a commencé au retour de la foire de Maastricht. « Un dîner mondain réussi, et deux convives qui étaient contaminés mais qui ne le savaient pas. » Frédéric Mitterrand est indemne, mais ce n’est pas le cas de son frère, Jean-Gabriel, qui présente rapidement les symptômes du virus. Passés les premiers jours de déni, puis d’affolement face à des services hospitaliers pris de cours et délivrant des ordonnances de Doliprane, s’ouvre une période critique. Cinquante jours d’une drôle de guerre, qui, du 9 mars au 28 avril, va être pour FM, sous le soleil trompeur du printemps normand, celle d’une épreuve intime et collective.

Au loin de la nature triomphante de sa maison de campagne, un drame se joue en effet, feutré et immobile, dans le service de réanimation de Lariboisière, qui tient son frère suspendu entre la vie et la mort. Frédéric Mitterrand est, comme tout un chacun, assigné à domicile avec les siens, en proie à l’angoisse du bulletin de santé quotidien. Son journal lui offre une échappatoire, un endroit où consigner ses observations sur ce temps étrange qui consacre les excès des médias, les volte-faces de l’opinion et porte aux nues les zéros d’hier, devenus les héros d’aujourd’hui. Finies les incessantes polémiques, l’heure est au décompte des victimes : chaque jour, des intellectuels et des artistes sont emportés. Tombés au champ d’honneur, certains voient leur mémoire saluée, d’autres demeurent dans l’oubli de tous – sauf d’un.

Espace de respiration et de réflexion, le journal est mis en regard de la correspondance nourrie qui s’échange virtuellement entre les proches de Jean-Gabriel. On s’enquiert des nouvelles, on garde confiance, bravache, et l’on n’ose effleurer l’idée du pire : Jean-Gab saura triompher ! La routine s’installe peu à peu – on ne s’étonne plus de ce mauvais rêve qu’aucun réveil ne vient dissiper. Et le soleil est si beau, pour ceux qui peuvent en profiter… Grâce à la médecine, le miracle a lieu : après quinze jours sous respirateur, Jean-Gabriel est extubé et parvient à s’oxygéner. Comme Frédéric Mitterrand et comme le chœur antique de tous ses proches, on ne peut que crier notre soulagement.

AUTEUR

Frédéric Mitterrand

On ne présente plus Frédéric Mitterrand, homme de cinéma et de télévision, écrivain, ministre de la Culture de juin 2009 à mai 2012. La plupart de ses livres - dont La Mauvaise Vie (2005) et Le Festival de Cannes (2007) ont été publiés aux Éditions Robert Laffont.