Une trop bruyante solitude
Hanta, ouvrier depuis trente-cinq ans dans une usine de papiers destinés au recyclage, boit de la bière, déambule dans les rues de Prague, lit et ressasse la mission dont il s’est lui-même investi : sauver la culture en arrachant à la mort des trésors injustement condamnés. Instruit presque malgré lui par la lecture des ouvrages interdits destinés au pilon, il va faire renaître ces chefs-d’oeuvre sous la forme d’une autre oeuvre : les pages broyées sont transformées en balles de papier décoratives et décorées. Bientôt, il se retrouve seul, entouré de ses créations.
Divers incidents et personnages tragi-comiques viennent émailler cette fable sensible et émouvante qui est aussi un cri de révolte lancé à l’assaut des sociétés totalitaristes.
Publié en 1976 à Prague, Une trop bruyante solitude est le chef-d’oeuvre d’un des plus grands écrivains tchèques. Il a été adapté au cinéma par Vera Caïs en 2011 avec Philippe Noiret dans le rôle principal.
« Si je suis venu pour quelques chose au monde, c’est pour écrire Une trop bruyante solitude. » Bohumil Hrabal.
Bohumil Hrabal
Né à Brno en Tchécoslovaquie en 1914, Bohumil Hrabal, docteur en droit, exerce quantité de métiers avant de se consacrer à l'écriture. Son premier texte est publié alors qu'il a presque cinquante ans. Ses premiers écrits étant censurés et pilonnés, Hrabal, en 1975, préfère faire son autocritique plutôt que d'être définitivement interdit de publication. En 1985, il effectue son premier voyage en France pour Moi qui ai servi le roi d'Angleterre. Ses oeuvres majeures sont publiées aux Éditions Robert Laffont : Une trop bruyante solitude (1983), La petite ville où le temps s'arrêta (1985), Vends maison où je ne veux plus vivre (1989), Les Noces dans la maison (1990), Lettres à Doubenka (1991) et Les Millions d'Arlequin (1995). Bohumil Hrabal est mort le 3 février 1997, à l'âge de quatre-vingt-deux ans.