Vu du pont
Vu du pont :
Depuis la mort de sa mère, Catherine vit chez son oncle et sa tante, Eddie et Béatrice Carbone, à Brooklyn, non loin du pont. Elle va sur ses dix-huit ans, se coiffe les cheveux différemment, porte des jupes de plus en plus courtes et elle ne marche pas, elle ondule. Autant dire qu’elle n’est plus une petite fille. Eddie s’en est rendu compte. Et cela le perturbe, à bien des égards. Mais comment faire alors qu’elle se promène dans la maison en combinaison, qu’elle s’assoit sur le bord de la baignoire à bavarder pendant qu’il se rase, en caleçon, qu’elle lui saute au cou quand il rentre comme quand elle avait douze ans ? Et, surtout, il ne supporte pas que des hommes lui tournent autour. Lorsque le cousin sicilien, Rodolpho, débarque illégalement en Amérique avec son frère Marco, qu’il s’installe chez lui, et se met à flirter avec Catherine, il a l’impression qu’il la lui vole et éprouve de plus en plus de mal à contenir sa colère.
Avec une efficacité féroce, Arthur Miller met en scène la désillusion tragique d’un homme ordinaire qui n’avait jamais soupçonné qu’il eût un destin. Une pièce brûlante sur l’obsession, la culpabilité et la trahison.
Je me souviens de deux lundis :
Cette pièce compte parmi les plus autobiographiques d’Arthur Miller. Elle met en scène Bert, le double du dramaturge quand il avait dix-huit ans, au début des années 1930. Bert travaille dans un entrepôt d’accessoires automobiles pour payer son inscription à l’université. Il partage son quotidien avec de nombreux collègues qui essaient tous, comme lui, de s’en sortir d’une façon ou d’une autre.
Cette pièce croque avec cynisme la vie quotidienne du New York des années 1930, c’est aussi une formidable réflexion philosophique sur les relations humaines et sur les choix importants que l’on prend ou pas, dans la vie.
Arthur Miller
Arthur Miller (1915-2005) est né à New York, dans une famille d'immigrants juifs polonais, et a grandi à Brooklyn puis à Harlem. Dramaturge, écrivain et essayiste, son écriture est influencée par la Grande Dépression, qui ruina son père, et l'antisémitisme, dont il fut victime lorsqu'il commença à travailler. Il est l'auteur d'une vingtaine de pièces. Mort d'un commis voyageur (1949) – qui remportera le prix Pulitzer – et Les Sorcières de Salem (1953) lui apportèrent une renommée mondiale. Il a également écrit quelques scénarios, dont celui des Désaxés (The Misfits), réalisé par John Huston en 1961, dans lequel joue Marilyn Monroe, qui fut son épouse de 1956 à 1961.