Le soleil est une femme
Le soleil est une femme
Assiah est la mère de Mehdi, vingt-trois ans. Immobilisée au douzième étage d’une tour de Saint-Denis, elle fait ce qu’elle a fait toute sa vie depuis qu’elle a ce fils : elle l’attend et elle espère. Il est parti le matin même, et elle ne sait pas s’il rentrera ou s’il est encore retourné à ses trafics. Alors elle l’attend, et elle se souvient. Medhi était passé devant la cour d’assises des mineurs. Il avait quinze ans. Il lui avait dit qu’il n’était pas coupable, tout comme la fois où il avait été placé en garde à vue, pour vol à la tire, ou lorsqu’il était sorti du centre d’éducation renforcée, un an plus tôt, et lui avait promis que… Mais elle savait qu’il changerait. Ce soir, il rentrera pour dîner avec elle. Sinon il lui téléphonera demain, et bientôt il reviendra. C’est un bon fils. Elle seule le sait, mais elle en est sûre.
Assiah se souvient et revit l’alternance des angoisses et des espérances, du sentiment d’impuissance mêlé de culpabilité, et du recours aux rêves, ceux qui puisent dans le passé idéalisé de son enfance au Maroc, comme ceux qu’elle ne peut s’empêcher de former, pour l’avenir, avec Mehdi.
Écrit à la première personne, le roman poignant d’une mère prisonnière de son amour atteint directement chacun d’entre nous. Les doutes, les espoirs, les contradictions, les hontes, les minuscules bonheurs qui l’habitent sont dépeints avec des mots précis et simples ; ceux d’un bouleversant monologue intérieur.