Oliver Twist, Poil de carotte, Gavroche, Cosette, Cendrillon… voilà longtemps que la littérature donne le premier rôle à ces enfants, adultes ou familles qui ont réussi à résister à des traumatismes extrêmes, puis à les surmonter. On qualifie aujourd’hui ce type de personnages de résilients. De quoi s’agit-il exactement ? Stéphane Szerman, fils de l’unique rescapé des orphelins de La Varenne arrêtés en juillet 1944, ayant échappé lui-même à deux reprises à une mort certaine, répond aujourd’hui à cette question. Dans cet ouvrage de référence, il nous présente les grands théoriciens de la résilience et nous donne les clés pour comprendre dans quelles conditions celle-ci peut surgir, comment agir et sur quels relais s’appuyer.
Utilisé depuis une trentaine d’années en psychologie, le mot résilience fait d’abord référence à cette capacité qu’ont certains métaux à résister au choc et à recouvrer leur forme première. La résilience humaine va encore plus loin puisqu’elle témoigne de l’aptitude de certains à surmonter traumatismes et souffrance (sévices sexuels, déportation, maltraitance…), à s’adapter et à se développer normalement.
Certes, la résilience n’est pas absolue, et elle ne rend pas invincible : une personne résiliente à un moment donné peut à nouveau craquer devant les aléas de la vie Il s’agit cependant d’une faculté essentielle qui permet d’échapper à la stigmatisation du statut de victime, et donc de regagner sa part de liberté. Rien n’est joué d’avance et, si certaines conditions sont réunies, il est possible de s’en sortir, de revivre et même bien revivre. Comme le dit l’éthologue Boris Cyrulnik, l’un des grands vulgarisateurs de ce concept en France, on n’entre pas en résilience tout seul, sans ces fameux tuteurs de résilience (parents, proches, enseignants, voisins, thérapeutes, école, communauté….) qui, en faisant confiance, ont su gagner la confiance de l’autre et l’aider à rebondir. Stéphane Szerman montre en outre, au travers de nombreux exemples tirés de sa pratique comme de cas plus célèbres, qu’il n’y a pas de grande ou de petite résilience et que nous sommes beaucoup à être concernés.
C’est toute cette subtilité et cette fragilité mais aussi cette force incroyable qu’a voulu nous faire comprendre Stéphane Szerman dans son nouveau livre Vivre et Revivre.