Don Juan
«Don Juan me hante depuis longtemps. Je le vois un peu égaré dans notre époque avec cette innocence qui le rapproche de Casanova. Il drague en ingénu faussement libertin: sa sincérité les désarme toutes. Le fait est qu’il les aime toutes: Claire (son épouse), Aude (sa belle-soeur), Bérénice (sa cousine). Il aime encore Laure, l’égérie de sa jeunesse. Il aime Clarisse et Véronique, il aimera Laurence. En aimant Marianne, il est sans doute allé trop loin…L’action est à Paris et en Auvergne, avec des escales dans les entrelacs des souvenirs et des maris soupçonneux, dont la fatuité incarne le Mal. Don Juan est l’ami de Dieu, le chantre de la féminité, le contempteur de la sottise. L’été s’achève, les désirs ont mûri au soleil. Rideau…»Après «Dernier verre au Danton», chronique littéraire et politique d’une année de vie parisienne, Denis Tillinac revient au roman: à la littérature. Une voie qu’il a quittée depuis «Maisons de famille», le plus romanesque de ses romans, le plus proche de son coeur. D’ailleurs, «Don Juan» prolonge «Maisons de famille», avec liberté: une bonne partie de l’action se joue aux confins de la Corrèze et de l’Auvergne dans ces maisons de famille où le nouveau Don Juan, dès l’adolescence, a pris conscience de ses dons et de ses pouvoirs. Depuis, il a volé de conquête en conquête, sans jamais s’attarder, parfois avec d’étonnantes fidélités. Qu’est-ce qu’elles lui trouvent? Elles aiment son audace, sa désinvolture, son intelligence, sa liberté. Sans doute devinent-elles que cet homme, que l’on dit léger, est un être grave: que cherche-t-il? Et même que fuit-il? Il est Don Juan, réincarnation du mythe et homme d’aujourd’hui, héros fragile dans un monde incertain. Tout cela, rapide, nerveux, sous la plume ironique et sensible, tendre, attentive et impertinente d’un écrivain, à nul autre pareil: Denis Tillinac.