Théa
Trois heures du matin, VIIIe arrondissement de Paris, dans les années 1980. Le vin coule à flots, Duran Duran joue à fond. Sur la piste de danse, une bande de jeunes trotskistes se déchaîne… Parmi eux, Josèphe, la banlieusarde, la bêcheuse. Josèphe, la cynique, que jamais rien n’émeut. Jusqu’à ce qu’elle l’aperçoive, à l’autre bout de la pièce. Antoine, un Latino ténébreux, magnifique. Lui aussi la regarde. À peine le coup de foudre a-t-il eu lieu que déjà l’inconnu disparaît. C’est mauvais signe. Pourtant, dès les premières minutes de leur rencontre, Josèphe ne pense qu’à le revoir. Et se met à guetter. Puis à enquêter. Qui est-il ? Que fuit-il ? Que lui est-il arrivé, en Argentine ? Est-ce vrai, ce qu’elle a lu sur les « disparitions » et « les folles de Mai » ? Antoine se mure dans le silence et Josèphe s’emploie, corps et âme, à élucider le mystère qui l’entoure. Elle se retrouve alors brutalement renvoyée, sans s’y attendre, à sa propre histoire familiale. Bientôt, la guerre d’Algérie vient mêler ses fils nauséeux à ceux de la dictature argentine. Tout explose. Racontant au passé une jeunesse qui s’illusionne sur elle-même et sur le monde, Mazarine Pingeot évoque plus particulièrement ce moment tragique de la découverte simultanée de l’amour et de l’horreur du monde. Théa est une histoire d’éveil, de chute et de renaissance.
Mazarine Pingeot
Normalienne, agrégée et professeure de philosophie, Mazarine Pingeot a déjà publié dix livres tous chez Julliard (dont Bouche cousue, Le Cimetière des poupées et Bon petit soldat) à l’exception d’Entretien avec Descartes, publié chez Plon.