Magellan
La seule traduction de ce récit datait de près de soixante ans. Une nouvelle version s’imposait, plus proche du texte original. Elle a été confiée à Françoise Wuilmart, traductrice de renom et spécialiste du grand écrivain autrichien, qui procède à une véritable redécouverte de l’oeuvre.
L’art du romancier se déploie pleinement dans cette odyssée biographique. Zweig nous plonge dans une aventure sans pareille, au coeur des affrontements, rivalités et mutineries qui ont émaillé cette traversée encore jalonnée d’autres épreuves – froid polaire, tempêtes, faim et maladies. Mais rien n’est venu à bout de la détermination du Portugais qui avait convaincu le roi d’Espagne Charles Quint de soutenir ce projet fou : prouver qu’« il existe un passage conduisant de l’océan Atlantique à l’océan Indien » : « Donnez-moi une flotte et je vous le montrerai : je ferai le tour de la Terre en allant de l’est à l’ouest ! » C’était sans compter l’océan Pacifique, dont les Européens ignoraient encore l’existence.
L’expédition se terminera trois ans plus tard, sur un rafiot ne comptant plus qu’une vingtaine d’hommes sur les 265 embarqués à Séville, et sans Magellan lui-même, tué lors d’un combat avec des indigènes sur une île des Philippines. Mais elle a abouti, en ouvrant la route des Épices, à une découverte considérable pour l’histoire de l’humanité.
Cette aventure est aussi celle d’un destin entraîné par une volonté sans mesure. Un de ces exploits qui illustrent pour Zweig la conscience créatrice des hommes, prouvant qu’« une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis » et sert le progrès de la connaissance et le besoin humain de dépassement de soi.
Stefan Zweig
Stefan Zweig naît à Vienne en 1881 et, désespéré du nazisme et du conflit mondial, se donne la mort en février 1942 avec sa seconde femme, à Petrópolis, au Brésil. Il n’a pas encore vingt ans qu’il commence déjà à écrire et à être publié dans des revues. Il devient très vite célèbre. Écrivain prolifique, l’écriture est pour lui un besoin omniprésent et une véritable obsession. Il traduit et entretient de nombreuses relations épistolaires. À la poésie et au théâtre s’ajoutent deux romans, tous deux inachevés, plusieurs essais biographiques, six biographies et quarante-trois récits ou nouvelles. Ce sont ces dernières qui ont fait sa valeur et sa célébrité. Parmi les plus connues : La Peur, Amok, La Confusion des sentiments et Le Joueur d’échecs. En 2013, « Bouquins » a publié Stefan Zweig, La Confusion des sentiments et autres récits, sous la direction de Pierre Deshusses ; dans la collection « Pavillons Poche » ont paru Lettre d'une inconnue (2016), La Peur et Le Joueur d'échecs (2018), La Confusion des sentiments (2019) et Amok (2020).