La Guerre de vingt ans
Vingt ans après l’attentat du 11 septembre 2001, dix ans après la mort de Ben Laden, l’heure du bilan à sonner ! Un livre référence sur le terrorisme dans le monde et les stratégies mises en place pour le contrer.
Vingt ans, déjà, que les tours du World Trade Center se sont effondrées. Quelques jours après le 11 septembre 2001, le Président des États-Unis, George W. Bush, a déclaré l’entrée de son pays dans une guerre globale contre le terrorisme. Qui aurait pu croire que deux décennies plus tard, ce conflit se poursuivrait, sans issue en vue ?
Des déserts du Sahel aux plaines de Mésopotamie, des montagnes afghanes à la jungle des Philippines, Washington et ses alliés continuent d’affronter la mouvance djihadiste. La menace n’est pas cantonnée à ces contrées lointaines : des terroristes frappent régulièrement au cœur des villes occidentales. Al-Qaïda fait preuve d’une résilience remarquable et de nouveaux groupes, comme l’Etat islamique, ont fait leur apparition. La chute du « califat » syro-irakien de Daech ne signe pas la fin de cette organisation et encore moins du djihadisme. Le monde compterait aujourd’hui entre 100 000 et 200 000 djihadistes, soit deux à trois fois plus qu’en 2001.
Ce constat décourageant d’une guerre sans fin interroge : qu’avons-nous fait de ces vingt ans ? En dépit des dizaines de milliers de vies humaines perdues et des centaines de milliards de dollars dépensés dans la lutte contre le terrorisme, pourquoi la menace est-elle encore si élevée ? Un bilan de ces deux décennies de guerre s’impose, ce qui implique d’analyser l’évolution du terrorisme, les mesures prises pour y faire face et surtout la chaîne d’actions et de réactions ayant conduit à l’impasse actuelle.
D’innombrables ouvrages et articles ont été écrits sur le djihadisme ou sur la lutte contre la radicalisation. Les spécialistes du djihadisme se sont attachés à décrire la trajectoire politique et sociale de la vague d’extrémisme violent qui traverse aujourd’hui le monde musulman. En parallèle, les observateurs des pays occidentaux et de leur action internationale se sont interrogés sur la nature des stratégies antiterroristes, leurs ressorts politiques et leur impact sur les sociétés. Autrement dit, le terrorisme et le contre-terrorisme sont généralement étudiés de manière séparée alors qu’ils se nourrissent mutuellement. Comme l’écrit Clausewitz, à la guerre « chacun impose sa loi à l’autre ».
L’originalité de ce livre est non seulement de proposer la première histoire de la guerre contre le terrorisme, mais aussi d’analyser la dynamique stratégique de ce conflit, en étudiant la manière dont les actions des terroristes et les stratégies de contre-terrorisme se répondent. L’ouvrage retrace l’histoire de la guerre contre le terrorisme en traitant à parts égales les différents protagonistes de ce conflit : les groupes djihadistes internationaux et locaux (d’al-Qaïda et Daech aux Talibans et Boko Haram), les États occidentaux les plus engagés dans la lutte contre ces groupes (États-Unis, France, Royaume-Uni, etc.), mais aussi les pays se trouvant sur la ligne de front (Afghanistan, Irak, Mali, etc.).
Éliie Tenenbaum
Élie Tenenbaum est responsable du Laboratoire de recherche sur la défense à l’Ifri. Il est agrégé et docteur en histoire. Son précédent livre, Partisans et centurions. Une histoire de la guerre irrégulière au XXe siècle (Perrin, 2018), a obtenu le prix Émile Perreau-Saussine et le prix du Livre d’histoire de Verdun.
Marc Hecker
Marc Hecker est directeur de la recherche et de la valorisation à l’Institut français des relations internationales (Ifri) et rédacteur en chef de la revue Politique étrangère. Titulaire d’un doctorat en science politique, il a notamment publié Intifada française ? De l’importation du conflit israélo-palestinien (Ellipses, 2012).