Napoléon, un cas unique de l’histoire, le plus grand génie de l’art de la guerre ? Nullement, si l’on en croit Sainte-Beuve. L’Empereur avait un double stellaire, tout aussi fin stratège, et contemporain de surcroît. Son nom, Jomini, est resté dans les annales. Jeune Suisse destiné à la banque par son père, il s’engage à la suite de Napoléon dans l’armée révolutionnaire. Il se fait immédiatement remarquer par ses prémonitions fulgurantes : sans jamais faillir, la veille des grandes batailles, aux côtés du maréchal Ney, il prévoit les décisions de Napoléon et le mouvement de ses troupes. Hélas pour lui, ce don est observé par les espions qui entourent l’Empereur et rapporté à la coalition, qui cherche désormais le moyen de l’utiliser comme arme contre celui que l’on nomme  » l’usurpateur « . Ces manoeuvres d’espionnage vont faire une victime : l’aide de camp de Jomini, le jeune Clément, mirliton suisse propulsé dans une partie d’échecs européenne, dont les enjeux le dépassent. Manipulé par les coalisés, Clément est démasqué par Jomini. Les rebondissements de ses aventures entraînent le lecteur dans un thriller historique et l’invitent à se poser la question que tous les protagonistes du livre se posent eux-mêmes : jusqu’où peut-on suivre l’Empereur ? D’un champ de bataille à l’autre, l’auteur ressuscite la vie d’une campagne militaire, les soldats de l’Empire, les cuisines de l’Empereur et surtout, ce qui devrait ravir les amateurs d’épopées napoléoniennes, les grandes batailles dont Jomini révèle la stratégie géniale. Un roman riche en fresques historiques.