Nous sommes au regret de…
Avec un vieux bout de crayon ou autre chose, sur des feuilles de papier blanc ou non, pendant plus de vingt ans, Dino Buzzati tint une manière de journal. Singulier journal, composé aussi bien de choses vues que de saynètes ou de récits courts, proches de la nouvelle, où constamment au-delà de l’événement, l’instantané apparaît transfiguré.
Jamais Buzzati n’exprima dans une forme aussi concise et dure le combat quotidien qu’il mena contre ses chimères, la fuite du temps, l’absurdité de la condition humaine, la vanité et, peut-être par-dessus tout, la hantise de vieillir et de la solitude. Une sorte de bréviaire de vie.
Dino Buzzati
Dino Buzzati (1906-1972) figure parmi les grands noms de la littérature européenne du XXe siècle. Entré au Corriere della sera en 1928, il y reste jusqu’à la fin de sa vie et mène de front deux carrières qu’il ne saurait distinguer : celle de journaliste et celle d’écrivain. Il a laissé une œuvre littéraire qui compte parmi les plus importantes du XXe siècle. Devenu célèbre avec Le Désert des Tartares (1940), il a écrit quatre autres romans et de très nombreuses nouvelles (« Le K », « Panique à la Scala ») pour la plupart fantastiques, mais également des poésies, des contes pour enfants, des livrets d’opéra, ainsi qu’un grand nombre de pièces de théâtre. Dessinateur et peintre, enfin, il a illustré certaines de ses œuvres, créé des décors de théâtre et peint de multiples tableaux. Avec les collections « Pavillons » et « Pavillons Poche », les Éditions Robert Laffont poursuivent la publication des œuvres complètes d’un de leurs auteurs emblématiques, grande figure des lettres italiennes, proposant aux lecteurs, dans ce recueil de textes inédits, un autre visage de Buzzati.