Naipaul est un artiste à part, inclassable. Il n’est associé à aucun mouvement ou courant de pensée, il ne se réclame pas d’un espace géographique ou d’une culture, il n’est pas davantage enfermé dans un genre littéraire. Avec Naipaul, il n’y a point de départ, juste un point d’arrivée : un écrivain sorti de nulle part afin de revendiquer le monde entier pour sujet. Voici réunis quatre de ses plus beaux ouvrages :
Dans un État libre (1971) : couronné par le Booker Prize, c’est un recueil de cinq romans sur les lendemains agités de l’indépendance dans un pays d’Afrique. Ce chef-d’oeuvre de la littérature postcoloniale contient tout Naipaul : le talent littéraire, la maîtrise d’un thème, la connaissance méticuleuse des faits qui forment sa chair et une lucidité de visionnaire de l’Histoire.
Guérilleros (1975) relate les lendemains de la déclaration d’indépendance dans une île des Caraïbes qui pourrait bien être la Jamaïque : des lendemains qui ne chantent pas, où ceux qui avaient rêvé de liberté et de justice se retrouvent impuissants et amers.
À la courbe du fleuve (1979) est l’un des plus grands livres jamais consacrés au continent africain, une peinture d’une impitoyable exactitude d’un État contemporain d’Afrique noire, avec ses luttes tribales, ses bidonvilles, ses fonctionnaires corrompus et l’incapacité du pouvoir central.
L’Énigme de l’arrivée (1987) : L’histoire d’un jeune homme qui s’est rendu en Angleterre depuis Trinidad afin d’étudier à l’université et qui s’établit à la campagne. À la fois fiction et non-fiction, confidence intime et portrait d’un monde qui se défait, c’est une rédemption au terme d’une vie passée à comprendre la marche mystérieuse des hommes et de leurs sociétés.