Les fondements de la musique dans la conscience humaine et autres écrits
Ernest Ansermet, chef prestigieux des Ballets russes de 1915 à 1923 et fondateur de l’Orchestre de la Suisse romande, a partagé avec Wilhelm Furtwängler le souci d’une réflexion fondamentale sur les relations de l’homme et de la musique. Les circonstances l’obligèrent à prendre parti, dès ses débuts, à Montreux en 1912, quand il lutta pour imposer en ses concerts Bartók, Honegger et particulièrement son ami Stravinski. Il étonna en revanche les milieux d’avant-garde en prenant à la fin de sa vie une position hostile à la musique atonale. Entre-temps, à côté de la direction d’orchestre et de ses tournées qui le conduisaient aux États-Unis, en Amérique latine ou au Japon, Ansermet s’était engagé dans la rédaction d’une oeuvre de très longue haleine.
De 1943 à 1961, dix-huit ans de réflexions et de travail font naître, à côté de sa carrière internationale, une somme qui n’a guère d’équivalent en ce siècle, Les Fondements de la musique dans la conscience humaine, véritable testament spirituel, approche tout à la fois physiologique, mathématique, philosophique et métaphysique de la tonalité, guide spirituel de l’interprète placé devant un choix éthique et une vision globale de l’homme.