Un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires
« Le samedi matin il venait nous chercher vers dix heures. Je me souviens de ces quelques minutes, ma mère ouvrait la porte-fenêtre. Posant le pied sur le gravier, je découvrais mon père de l’autre côté de la grille en métal orange. Je voyais son visage dans le rétroviseur. Juste à ce moment-là, notre famille existait à nouveau, je voulais faire durer cet instant pour me rappeler qu’à un moment nous avions été le fruit d’une union. Puis le moteur de la voiture se mettait en route. Une sorte de boule envahissait mon ventre, elle ne me quitterait plus. Pour moi les week-ends avec mon père n’étaient rien d’autre que de longs dimanches soir. »
S’il est un sujet qui passionne Samuel Doux, c’est bien la famille. Dans ce nouveau roman d’une justesse implacable, on retrouve toute l’originalité de ton et d’écriture d’un auteur dont l’univers singulier mêle toujours humour distancié et sensibilité exacerbée.
Samuel Doux
Banlieue parisienne et Paris en point de mire. Parents profs, gymnastique et histoire. Les livres au milieu, mais la télévision partout, les images. Des maisons avec des jardins, une culture juive, des chiens et puis un divorce. Ensuite une famille recomposée, caricature de la fin du vingtième siècle, un bateau, une école catholique, Dieu quand même et le soleil en vacances. Solitude chez le père, alors découverte du cinéma, salle de quartier, Alain Cavalier, Kristof Kieslowski, les frères Coen et des films américains jusqu'à plus soif. Bac économique sans conviction, projet mal défini, journaliste peut-être. Finalement, en vrac, solitude, serveur, prof de théâtre, étudiant, acteur, et finalement réalisateur, documentaires et fictions, des films, des festivals et maintenant, enfin, un livre.Samuel Doux a trente-huit ans.