Un été à Cold Spring – Pavillons poche NE
Peu d’écrivains ont su, à l’instar de Richard Yates, décrire les vies des couples de l’Amérique moyenne ; il le fait ici dans une prose dépouillée : on se croirait dans un tableau de Hopper, où le vide l’emporte sur les personnages. Yates nous entraîne sur les pas d’Evan Shepard, fils d’un officier de marine en retraite et d’une mère neurasthénique. Beau mais faible, Evan se marie trop jeune avec une fille de sa classe qu’il a mise enceinte. Quand le couple se sépare, le père d’Evan croit nécessaire d’intervenir dans la vie de son fils et le jette dans les bras de la douce Rachel, fille de l’épuisante Gloria. Mal d’amour, alcool, déclarations de guerre réelle et symbolique… les désillusions collectives vont s’inviter dans une maison délabrée de Cold Spring où, lors de l’été 1942, les deux familles sont contraintes de cohabiter.
Richard Yates
Richard Yates naît en 1926 dans l'État de New York. Après une enfance instable dominée par le divorce de ses parents, il rejoint l'armée et est envoyé en France, puis en Allemagne juste après la Seconde Guerre mondiale. De retour à New York au début des années 1950, il devient journaliste puis nègre – il écrit pendant un temps les discours du sénateur Robert Kennedy – avant de travailler dans la publicité. En 1961, paraît aux États-Unis La Fenêtre panoramique, qui est un formidable succès critique. Après la publication de ce premier roman, finaliste du National Book Award, il enseigne entre autres à l'université de Colombia, à Manhattan, puis à celle de Boston. Il est soutenu par de nombreux écrivains dont Kurt Vonnegut, Dorothy Parker, William Styron ou Tennessee Williams et exerce une forte influence sur Andre Dubus, Raymond Carver et Richard Ford. Il meurt en 1992.