La femme comestible
Marian se cherche, irrésolue. Va se marier, sans passion. Et vit alors la plus étrange des expériences : peu à peu, elle ne peut plus rien manger. Chez elle, tout se détraque. Elle s’en sort à peu près avec Peter, son supposé futur mari. Idem avec son travail d’opératrice en marketing, les excentricités de sa colocataire ou les esquives de Duncan, l’étudiant en littérature qui semble préférer les laveries automatiques à ses avances. Mais ne plus pouvoir s’alimenter lui pose un problème d’une tout autre ampleur. Moins elle peut avaler, plus elle se sent elle-même dévorée : comme si, de membre bienveillant de notre société de consommation, elle se retrouvait dans la peau d’un de ses produits.
Publiée en 1969, La Femme comestible traite le thème de l’aliénation de la femme avant même l’essor du féminisme, et sa place dans une société de surconsommation qui en était, elle aussi, à ses prémices. Formidable reflet d’une époque saisie sous le regard visionnaire d’une romancière particulièrement douée d’à peine trente ans, mais aussi œuvre d’une étonnante modernité pour le lecteur d’aujourd’hui. Encore jamais traduit en France, ce premier roman d’une rare originalité contient déjà tout ce qui fera de Margaret Atwood la plus grande romancière canadienne contemporaine : de l’imagination à revendre, une construction narrative brillante, une écriture finement ciselée et un style plein d’humour, d’ironie et de justesse.
Margaret Atwood
Margaret Atwood, née à Ottawa en 1939, est l’auteur d’une quarantaine de livres – fiction, poésie et essais critiques. Traduite dans cinquante langues, elle est l’une des plus grandes romancières de notre temps. Tous ses livres sont publiés aux éditions Robert Laffont dans la collection « Pavillons » : entre autres Le Temps du déluge (2012), La Servante écarlate (2005), Le Dernier Homme (2005, Booker Prize), Le Tueur aveugle (2002, Booker Prize) ou Captive (1998).