Des messages portés par les nuages

Auteur


Parution: Avril 2021
Pages: 480
Format: 135mm x 215mm
Prix: 34,95 $
ISBN: 9782221250051


Des messages portés par les nuages

Parmi ses multiples talents, Jean d’Ormesson fut aussi un grand épistolier. La correspondance qu’il entretint avec les grands écrivains et intellectuels de son époque nous révèle beaucoup de sa vie et de son personnage. Le titre de cet ouvrage est tiré d’un échange avec son ami Jean-Marie Rouart. Il résume bien l’âme et l’esprit de ce livre.

De sa mère, Jean d’Ormesson tenait un principe qui l’accompagna toute sa vie : ne jamais laisser une lettre sans réponse. Il appliqua cet axiome dès l’adolescence durant laquelle débute de ce fait, à travers sa correspondance, un pan entier de son œuvre littéraire. Chaque jour, il passa parfois plusieurs heures à écrire des lettres ou répondre à des sollicitations venues de toute part. Le fardeau était considérable. Pourtant, l’élégance et la générosité que manifestent chaque lettre, chaque message et jusqu’au moindre mot, sont une source constante d’étonnement.

Les lettres rassemblées dans ce volume reflètent la grande variété des correspondants de Jean d’Ormesson. Ceci tient au parcours d’un homme qui ne fut pas seulement un romancier reconnu, distingué par son élection à l’Académie française en 1973, mais également le directeur de la rédaction d’un grand journal et un animateur diligent de la vie intellectuelle. Les lettres à Marguerite Yourcenar ou Michel Déon introduisent le lecteur dans le cénacle du palais de Conti avec ses grandeurs et ses petitesses. La correspondance entretenue avec Raymond Aron, Jacques de Lacretelle et Jean-François Brisson lui ouvre les portes du Figaro durant une période tumultueuse pour le titre, celle avec Roger Callois, Jeanne Hersch et Claude Lévi-Strauss le transportant dans l’univers beaucoup plus feutré de l’Unesco où Jean d’Ormesson occupa plusieurs décennies durant des fonctions de direction au sein du Conseil international de la philosophie et des sciences humaines. Il côtoya également des figures politiques majeures comme en témoignent ses échanges avec Simone Veil dont il prononça le discours d’accueil à l’Académie française en 2010, Michel Debré et François Mitterrand.

Les lettres mûries, rédigées dans la solitude d’un bureau ou d’une chambre, alternent avec des messages plus courts, écrits sur le vif, qui sont autant d’instantanés sur le quotidien d’un homme de pensée et d’action dont on ressent l’énergie et la vitalité. Jean d’Ormesson était un grand lecteur. Dans sa correspondance, ses jugements littéraires et ses admirations sont exprimés sans fard en quelques phrases ciselées. La modestie et la pudeur le rendent moins disert sur son œuvre littéraire sauf lorsque, critiqué pour tel ou tel parti pris, il ressent la nécessité de s’expliquer. Mais c’est souvent pour soutenir d’autres auteurs qu’il en vient à évoquer l’écriture et l’engagement de l’écrivain, notamment dans ses lettres à Philippe Delerm, alors jeune romancier en devenir, désespérant de trouver un éditeur.

Cette correspondance lève aussi le voile sur des facettes plus intimes de l’écrivain. Avec certains amis, comme Michel Mohrt, celui-ci se livre davantage, confie les servitudes de ses obligations sociales et professionnelles. Il se fait aussi plus tranchant, plus incisif, ainsi dans ses lettres à François Nourrissier, avec lequel on perçoit une complicité intense et une émulation proche de la rivalité. Les lettres de jeunesse, notamment à Nine de Montesquiou, révèlent un jeune homme ardent en formation, un auteur ambitieux encore inconnu. Au cours des dernières décennies, sa correspondance se fait plus sereine, parfois aussi plus mélancolique, trahissant un sentiment aigu du passage du temps.

Ces lettres sensibles, chaleureuses et empreintes d’humour évoquent puissamment la personnalité de leur auteur et leur lecture, page après page, sont autant de moments passés comme en sa compagnie.

AUTEUR

Jean d'Ormesson

Né en 1925, membre de l’Académie française, Jean d’Ormesson a été directeur du Figaro. Il a publié trente-cinq livres dont deux volumes dans la collection « Bouquins » et Une autre histoire de la littérature française. Depuis quarante ans tous ses ouvrages ont rencontré un immense succès, entre autres Au plaisir de Dieu, La Gloire de l’Empire, Mon dernier rêve sera pour vous, La Douane de mer, Histoire du Juif errant, Voyez comme on danse, Et toi mon cœur, pourquoi bats-tu, La Création du monde, C’est une chose étrange à la fin que le monde.

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