Du mariage

Auteur


Parution: Mai 2021
Pages: 306
Format: 135mm x 215mm
Prix: 30,95 $
ISBN: 9782221253311


Du mariage

La réédition d’un texte de Léon Blum professant des idées restées d’avant-garde sur la question des mœurs et du mariage.

Avant de s’engager sans retour en 1914, c’est à dire à quarante-deux ans, dans l’action politique, Léon Blum, tout en exerçant avec beaucoup de sérieux son rôle d’auditeur puis de commissaire du gouvernement au Conseil d’État, a consacré une bonne partie de son énergie à l’écriture. Ancien élève de l’École normale supérieure, collaborateur régulier de la Revue blanche, où il côtoie Tristan Bernard, André Gide, Pierre LouŸs et autres Jules Renard, il publie plusieurs livres – dont un ouvrage pionner sur Stendhal – et devient l’un des principaux critiques dramatiques de son temps, d’abord dans une revue, ensuite dans un quotidien culturel et, pour finir, dans un grand quotidien populaire (Le Matin). En 1907 il publie le livre qui le révèle – négativement – à un large public (sept tirages l’année de sa sortie, aux éditions Ollendorff) et lui vaudra dans un journal de la droite nationaliste de l’époque d’être recensé sous le titre : « La pornographie au Conseil d’État ». Son titre, en style noble: Du Mariage.

Les éditions Albin Michel, qui récupèrent le fonds Ollendorff, le rééditeront en plein Front populaire, à la grande colère de Léon Daudet qui, à cette occasion, fustige « l’ordure de Blum » – puis une nouvelle fois quand son auteur est, une dernière fois, chef du gouvernement, à la Libération. La dernière édition sort en 1990. Le point commun de toutes ces éditions est surprenant : aucune présentation, aucune préface, aucun apparat critique. On propose ici une édition préfacée qui rappellera le contexte dans lequel ce texte, en effet étonnant à plus d’un titre, a été écrit, le scandale qu’il a suscité – qui nous paraît difficilement imaginable aujourd’hui -, et la manière dont on peut maintenant le replacer dans l’histoire à la fois du féminisme et de la sexualité.

L’auteur y prône en effet la thèse suivant laquelle une société bien ordonnée doit laisser aux femmes la même liberté sexuelle que celle de son temps en laisse déjà, de fait, à l’homme. Il dénonce l’absurdité du tabou de la virginité et voit dans le mariage entre deux êtres qui n’auraient pas d’abord vécu une vie de « polygames » un mauvais mariage, voué à la frustration ou à l’adultère. Cette démonstration, il l’apporte dans un style raffiné, très « fin-de-siècle », contrastant avec la radicalité du propos, qui ne se limite pas à la question du mariage.

On a donc affaire ici à un document mais aussi à un joli morceau de littérature « 1900 », qui pose une question toujours d’actualité : non plus celle de la sexualité pré-maritale – qui, en Occident, est supposé réglé – mais celle du mariage, tout simplement.

AUTEUR

Léon Blum

Pascal Ory, professeur émérite à la Sorbonne (Paris 1), a été secrétaire général de la Société des Amis de Léon Blum. Auteur d’une étude de référence sur la politique culturelle du Front populaire (La Belle Illusion), il a préfacé la réédition des Souvenirs sur l’Affaire de Léon Blum et publié avec Olivier Barrot une anthologie de La Revue blanche.

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