Éloge des vagabondes
Les plantes vagabondes n’ont pas bonne presse : on les appelle mauvaises herbes, fleurs sauvages, et elles sont trop souvent interdites de culture ! Pour prendre la défense du brassage planétaire, Gilles Clément, le plus célèbre paysagiste français, inventeur du Jardin en mouvement, a choisi de nous raconter d’abord l’histoire de quelques-unes de ces plantes exotiques que nous retrouvons aujourd’hui dans nos jardins et dans les friches : rhubarbe du Tibet, pavot de Californie, armoise de Sibérie, grande berce du Caucase… Un livre polémique et poétique, passionnant et passionné, pour voir enfin réconciliés l’homme et la nature. « Au nom de la diversité ? trésor à préserver pour d’inavouables calculs : n’y aurait-il pas quelques sous à tirer, quelques brevets à prendre ? ?, les énergies se mobilisent contre l’intolérable processus de l’évolution. Pour commencer, on s’en prend aux êtres qui n’ont rien à faire ici. Surtout s’ils y sont heureux. D’abord éliminer, après on verra. Régler, comptabiliser, fixer les normes d’un paysage, les quotas d’existence. Déclarer ennemis, pestes, menaces, les êtres osant franchir ces limites. Introduire un procès, définir un protocole d’action : partir en guerre. Cet ouvrage s’oppose à une attitude aveuglément conservatrice. Il considère la multiplicité des rencontres et la diversité des êtres comme autant de richesses ajoutées au territoire. »
Gilles Clément
Ingénieur-agronome, jardinier-paysagiste, botaniste, entomologiste (le papillon «Buneopsis clementi», qu'il a découvert au Cameroun, porte son nom), Gilles Clément a réalisé de nombreux jardins, notamment le jardin André-Citroên (coauteur), le domaine du Rayol, les jardins de Valloires... Concepteur et réalisateur de l'exposition à La Villette, «Le jardin planétaire» (septembre 1999), c'est dans son propre jardin, dans la Creuse, qu'il a «inventé» le Jardin en mouvement. Il est l'auteur de nombreux livres dont: «Le Jardin en mouvement: de la vallée au jardin planétaire» (Sens & Tonka, 2001); «Le Jardin planétaire» (Albin Michel, 1999); «La Dernière Pierre» (Albin Michel, 1999); «Les Libres Jardins» (Le Chêne, 1997); «Thomas et le voyageur: esquisse du jardin planétaire» (Albin Michel, 1997)...