« En avant, calme et fou. »

Depuis vingt-cinq ans, Sylvain Tesson parcourt le monde et prolonge ses aventures dans ses récits de voyage. Il a suivi à pied le trajet des évadés du goulag de la Sibérie au golfe du Bengale, traversé à cheval les steppes d’Asie centrale, répété l’itinéraire de la Retraite de Russie en side-car, poursuivi le mystère de l’énergie autour de la mer Caspienne, marché dans le ciel à 5 000 mètres d’altitude sur les cols de l’Himalaya. Ses voyages alimentent son inspiration. Pour lui, le monde recèle plus de merveilles que n’en pourrait produire son imagination. Le 12 novembre 2020 sonnera pour lui comme une étape sur sa route. Il entrera ce jour-là dans la collection « Bouquins » de Robert Laffont. Il sera le plus jeune auteur encore vivant, selon nos plus récentes informations, à rejoindre la confrérie d’écrivains qui ont eu la chance, depuis 1979 de voir leurs textes réunis sous la couverture mythique, frappée de l’emblème du poète Arion chevauchant le dauphin.

Sylvain Tesson avoue qu’il a puisé dans cette prestigieuse collection quelques-uns de ses plus grands bonheurs de lecture. Bien des amoureux du voyage, de la marche et de la route, Jack London, Stevenson, Nietzsche, Jean Raspail, ont eu les honneurs de la collection. La rencontre de ces textes a contribué à lui donner envie de sauter par-dessus les parapets des villes et de battre la steppe pour rendre compte de « L’immensité du monde ».

Dans sa préface, Sylvain Tesson confiera ce que la collection Bouquins signifie pour lui. Elle tient à la fois du cabinet de curiosité, de la malle au trésor et de la bibliothèque de bord telle qu’on en trouve sur les trois-mâts.

Le catalogue de Bouquins constitue le fourniment idéal de l’enfant « amoureux de cartes et d’estampes » comme disait Baudelaire dans le début du Voyage. On commence à puiser dans Bouquins, et l’on ne quitte plus le monde des cartes au trésor, des îles mystérieuses, des galions et des escouades.

En Bref, les volumes souples comme les vieux bottins, mauves comme une chasuble et compacts comme un pain d’opium constituent la bibliothèque de bord des lecteurs sur le départ.

On y affirmera son « esprit d’enfance » pour répondre toujours présent à l’appel de l’aventure.

Les textes réunis dans ce volume intitulé L’Energie vagabonde célèbrent le voyage, l’embarquement, pour l’inconnu cette Cythère du nomade. Tous ces textes sont nés du mouvement. Aux récits de voyage, journaux de bord, aphorismes et poèmes inédits s’ajouteront quelques préfaces ainsi qu’une série de reportages parus dans la presse : îles Eparses, raid à ski, voyage au Mali, en Syrie, en Algérie, au Yémen… Ces textes seront réunis sous le titre « Allah est grand mais la montagne est belle ».

Pour Sylvain Tesson, le reportage est un matériau de travail, un témoignage réel qui fécondera plus tard l’imaginaire.

Le volume offrira au lecteur des extraits du journal intime de Sylvain Tesson, des fac-similés de ses carnets de notes ornementés de dessins ainsi que des aphorismes et des poèmes inédits.